La Douma (chambre basse du Parlement russe) a soutenu le 12 février un projet de loi qui, de l'avis de ses initiateurs, est capable de garantir le fonctionnement ininterrompu d'Internet en Russie, même en cas de déconnexion du réseau mondial. Après son adoption, les médias étrangers et les internautes, y compris français, se sont mis à débattre vivement de ce sujet, comparant la Russie à la Chine, accusant les autorités russes de contrôler le cyberespace et de se préparer à une cyberguerre.
De prime abord, la sénatrice fait référence à la stratégie nationale de cybersécurité des États-Unis, signée par Donald Trump en septembre dernier, qui énonce le principe du «maintien de la paix par la force». La Russie est «directement et sans fondement» accusée des cyberattaques «qui ont causé des dommages à des entreprises, alliés et partenaires américains et internationaux», déclare Mme Bokova.
«Dans ces conditions, des mesures de protection sont nécessaires pour assurer le fonctionnement stable et à long terme d'Internet en Russie et pour accroître la fiabilité des ressources», annonce la sénatrice à Sputnik.
«Nous ne faisons pas "notre Internet", "notre" parce que c’est un oxymore: il ne peut pas y avoir de réseau international dans un seul et même pays. Nous créons des infrastructures de remplacement. Nous dupliquons afin de ne pas rester sans accès à Internet en cas d'urgence», explique-t-elle.
Peut-on le comparer au modèle chinois?
Non, martèle la sénatrice, ce sont des choses différentes.
«Il est impossible de les comparer. [Les comparent] ceux qui ne connaissent pas le modèle de la Chine. De plus, c'est notre loi sur la résilience d'Internet, plutôt que l'isolation de l'espace mondial», répond-elle.
Comment cela va-t-il fonctionner?
«Nous voulons que les innocents ne soient plus bloqués et qu'il n'y ait plus de situations où certains étaient bloqués et où Google, les systèmes de paiement et des dizaines de services tiers commençaient à être bloqués. Le nouveau système bloque non pas par l'adresse IP, mais via la source du trafic. Dans le même temps, l'État crée le système à ses propres frais, libérant ainsi les opérateurs de fonctions non spécifiques. La restriction de l'accès aux ressources interdites se produira sur l'ordre du centre alors que les bases juridiques restent les mêmes, à savoir le tribunal, la restriction préalable avant le procès, etc.», conclut la sénatrice.