Suite aux frappes menées par l'armée française début février au Tchad, le journal allemand Deutsche Welle a rappelé les propos tenu par Emmanuel Macron en novembre 2017 devant les étudiants de l'Université de Ouagadougou au Burkina Faso.
«Je suis d'une génération où on ne vient pas dire à l'Afrique ce qu'elle doit faire, quelles sont les règles de l'État de droit», avait-il ajouté.
Selon le quotidien allemand, ce discours a laissé «apparaître l'espoir» que les interventions de la France «empreintes du lien colonial n'étaient plus que du passé».
C'est pourquoi, pour les journalistes de Deutsche Welle ainsi que pour Roland Marchal, un spécialiste de l'Afrique au Centre national de la recherche scientifique à Paris cité dans l'article, les frappes menées début février «donnent l'impression de contredire les déclarations du président Macron».
«L'intervention au Tchad et puis aussi ce qui se passe avec les forces spéciales en Libye aujourd'hui, et qui demeure beaucoup moins public, ce n'est pas exactement ce qu'il [Macron, ndlr] racontait devant les étudiants au Burkina Faso», explique Roland Marchal à Deutsche Welle.
Le 3 février dernier, des Mirage 2000 français ont procédé à des manœuvres d'intimidation avant d'ouvrir le feu sur des pickups rebelles en provenance de Libye. Des bombardements qui n'ont pas, semble-t-il, stoppé la progression de la colonne. De nouvelles frappes ont eu lieu entre le 5 et le 6 février derniers: on parle au total d'une vingtaine de bombes de précision larguées sur les rebelles de l'Union des forces de la résistance (UFR) qui ont failli renverser, en 2008, Idriss Deby. Selon Paris, N'Djamena a demandé à la France son soutien militaire.