Interrogé par Ingrid Lavasseur, l'une des figures des Gilets jaunes, sur la possibilité d'accorder une amnistie aux manifestants condamnés depuis le début du mouvement, Édouard Philippe s'est dit «opposé» à une telle perspective.
«D'abord, parce que je n'en ai pas le droit, d'interrompre des procédures judiciaires […] Ça n'existe pas, l'amnistie du Premier ministre, il peut y avoir une loi d'amnistie, mais ça n'est pas à la mode, et j'y serais opposé», a-t-il précisé lors d'une émission de LCI et RTL.
«Quand vous voyez des gens qui saccagent l'Arc de Triomphe, je n'ai aucune envie de leur dire: "allez, c'est pas grave". Quand vous voyez des gens qui attaquent des policiers et des gendarmes, quand vous voyez l'homme qui a brûlé le camion des forces Sentinelle devant la tour Eiffel, […], vous voudriez qu'on dise à ce monsieur: "Bon allez, c'est pas grave"? Mais si, c'est grave», a-t-il argumenté.
En ce qui concerne les accusations de violences policières, M.Philippe a déclaré que les choses «sanctionnables […] seront sanctionnées».
Le 13 février, le tribunal correctionnel de Paris a condamné l'ex-boxeur Christophe Dettinger à un an de prison ferme, aménageable en semi-liberté, et 18 mois de sursis avec mise à l'épreuve pour avoir frappé deux gendarmes lors de l'acte 8 des Gilets jaunes.
Comme l'a expliqué son épouse, l'ancien boxeur avait attaqué deux policiers après avoir vu qu'une femme était matraquée au sol.
Selon BFM TV, depuis le début du mouvement, la justice a prononcé près de 1.800 condamnations. Près de 1.500 dossiers sont encore en attente de jugement, plus de 1.300 comparutions immédiates ont été organisées et 316 personnes ont été placées sous mandat de dépôt.