La taxe carbone, à l’origine du mouvement des Gilets jaunes, pourrait être réintroduite

© Photo Pixabay/IADE-MichokoUne pompe à essence
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De nombreux députés et ministres se sont prononcés ces derniers jours pour de nouvelles hausses des prélèvements sur les carburants, rapportent les médias français. Selon eux, cette taxe peut être «efficace» dans la lutte contre le réchauffement climatique, mais les modalités doivent en être changées.

Dans une tribune adressée au Figaro le 12 février, 86 élus français ont appelé à rétablir la taxe carbone, celle-là même qui a été provisoirement annulée en décembre dernier, en raison de la crise des Gilets jaunes.

«C'est, parmi d'autres, un outil efficace pour faire évoluer les décisions d'investissement, favoriser les comportements vertueux, donner un avantage aux véhicules ou aux chaudières qui consomment peu ou pas d'énergies fossiles, et répondre à l'urgence climatique», peut-on lire dans cette publication.

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Dans le même temps, ces élus déclarent avoir entendu les «critiques» de cette fiscalité. C'est pourquoi, ils estiment qu'il faut «rendre cette hausse juste». Ils citent l'exemple du gouvernement de la province canadienne de Colombie-Britannique, qui rend une partie des revenus générés par cette taxe «aux citoyens et aux entreprises, sous forme d'aides à la transition énergétique ou de baisses de taxes».

«La mise en place d'une fiscalité carbone n'est pas un long fleuve tranquille. Les pays qui s'y sont essayés ont connu de profondes difficultés: si deux tiers des habitants de Colombie-Britannique l'approuvent aujourd'hui, la majorité d'entre eux la rejetait quelques mois après son adoption», rappellent-ils.

Selon eux, il faut «travailler ensemble à un nouveau contrat» entre l'État et les citoyens, dans le cadre du grand débat national.

Cet avis est partagé par Gilles Le Gendre, le Président du Groupe LREM à l'Assemblée nationale, qui ne figure pas parmi les signataires de cette tribune.

«La transition écologique n'attend pas, et nous ne devons ni la suspendre ni la freiner; nous devons l'accélérer, c'est ce qu'attendent dans leur écrasante majorité les Français», a-t-il déclaré sur LCI.
Il indique qu'il faut recourir à cette «arme fiscale» dans «une démarche socialement équitable et acceptée ».

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Le ministre de la Transition écologique, François de Rugy, a aussi soutenu une hausse du prix des carburants.

«C'est le moment ou jamais d'en débattre», a-t-il jugé mardi sur Europe 1.

Il a toutefois précisé que la taxe ne serait acceptable que si l'argent collecté était dédié «à 100 % à la transition écologique et aux aides pour ceux qui en ont le plus besoin».

Selon Libération, Brune Poirson et Emmanuelle Wargon, deux secrétaires d'État rattachées au ministère en question, avaient auparavant évoqué un possible retour de la taxe.

Le Premier ministre français a annoncé début décembre que la hausse de la taxe carbone ainsi que la convergence diesel-essence et la hausse du gazole pour les professionnels étaient suspendues pour une durée de six mois. Il s'agissait d'une mesure de concession aux Gilets jaunes qui en revendiquaient depuis le début du mouvement l'annulation.

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