«On est en marche?» lance un professeur à un groupe d'élèves du Creusot s'apprêtant à monter dans un bus pour partir au grand débat avec Emmanuel Macron en Saône-et-Loire.
Il a été ainsi demandé aux jeunes de garder pour eux leurs points de vue s'ils vont à l'encontre de ceux du Président et ne pas trop manifester leur accord avec lui.
Dans l'émission C politique, a été diffusée une séquence qui présente cette préparation «millimétrée» des jeunes, comme l'a fait remarquer l'animateur Karim Rissouli.
Le professeur des élèves ayant "débattu" avec Macron:
— Critique de la Raison Européenne (@CRE_SciencesPo) 12 février 2019
"Quand vous partagerez ce que dit le Président, vous serez contents, si vous ne partagez pas ce qu'il dit, conservez le pour vous, ne le manifestez pas trop."
Quand est-ce qu'on a le droit d'employer le mot "propagande"?… pic.twitter.com/OjFBJEpVKc
«Quand vous partagerez ce que dit le Président, ma foi vous serez contents, ne le manifestez pas trop bruyamment. Et si vous ne partagez pas ce que dit le Président, conservez-le pour vous, ne le manifestez pas trop. C'est tout ce qu'on vous demande. On est en marche?», a lancé le professeur devant des élèves s'apprêtant à monter dans un bus.
Cet épisode a été également largement commenté sur Twitter. Dénonçant une «manipulation tous azimuts», certains internautes n'ont pas apprécié la manière réfléchie à laquelle les lycéens ont été préparés à la rencontre. Des utilisateurs de Twitter ont exprimé leur indignation face aux propos de ce professeur, dénonçant aussi le côté théâtral de l'événement et le manque d'improvisation:
Mais c'est quoi cette mascarade;(((
— suel (@suelsue1) 12 février 2019
Ha bon y a aucune improvisation???
— josdouit (@josdouit) 12 février 2019
Quelle mascarade!!!!!! ce débat n est que de la poudre aux yeux plus personne n est dupe! Macron s est servi de ce faux débat pr faire sa campagne ni plus ni moins!!!!!
— Muller Géraldine (@MullerGraldine2) 13 février 2019
Parmi les lycéens, on trouve également Clément Hélias, le jeune de 19 ans qui a «ému» Emmanuel Macron et qui a considéré, avant la rencontre, que le Président connaissait déjà toutes les questions que les jeunes allaient lui poser.
Ce jeune homme a tout compris: c'est effectivement une pièce de théâtre dont nous sommes les tristes spectateurs. Un triste spectacle qui se déroule sous nos yeux et sur lequel nous ne pouvons agir
— Tiphaine Beaulieu (@TiphaineBeauli2) 13 février 2019
Cependant, d'autres ne voient rien d'extraordinaire dans cette préparation des jeunes à la rencontre avec le Président:
J'ai détesté cette mise en scène autant que vous mais pour être honnête, le professeur demande dans les deux cas (aimé /non aimé ce que dit le président) de ne pas "le manifester trop bruyamment". 😐
— Frédérique (@berenyce67) 12 février 2019