L'adhésion précipitée de la Macédoine du Nord à l'Otan est liée à une tentative pour contrôler l'«espace vital» de l'Eurasie, région de «haut intérêt géopolitique», a déclaré à Sputnik Vasilis Kopsachilis, du Centre international de recherche stratégique, commentant la ratification par la Grèce du protocole sur l'adhésion macédonienne à l'Otan qui a marqué le changement de nom de ce pays qui est désormais la Macédoine du Nord.
«Dans le cas de Skopje, il s'agissait de modifier l'équilibre géopolitique et géostratégique des forces dans les Balkans, soit des démarches effectuées dans le cadre de la nouvelle stratégie politique américaine et des plans du Pentagone de nouvelle confrontation stratégique entre les grandes puissances», a poursuivi l'interlocuteur de l'agence.
Et de rappeler que de pareilles tentatives avaient déjà été entreprises il y a plusieurs années. À l'époque, elles avaient aussi été argumentées par la nécessité d'élargir l'Otan, notamment par l'adhésion de la Hongrie, de la Pologne et de la République tchèque.
Selon l'expert grec, l'Occident «essaie d'exclure la Russie du reste du monde».
«L'atmosphère d'une nouvelle Guerre froide crée de gros risques pour la sécurité dans les Balkans et dans le monde entier», prévient-il.
Vasilis Kopsachilis n'exclut pas qu'à l'avenir, les Balkans puissent être truffés de bases de l'Otan. Il ne croit pas que cette voie «mène à la paix» et souligne que les pays balkaniques doivent résoudre par eux-mêmes et en toute indépendance les problèmes de leur région.
Les ambassadeurs de 29 pays membres de l'Otan et la Macédoine du Nord ont signé le protocole sur l'adhésion de cette dernière à l'organisation en présence de son secrétaire général Jens Stoltenberg et du ministre macédonien des Affaires étrangères Nikola Dimitrov.