Une élue musulmane démocrate a présenté ses excuses lundi pour avoir affirmé que le soutien américain à Israël était alimenté par des financements de l'AIPAC, le principal lobby pro-israélien aux États-Unis, des déclarations considérées comme antisémites et dénoncées jusque dans son camp.
«Mon intention n'était pas d'offenser mes administrés ou les juifs américains. Il faut toujours être prêt à reculer et à réfléchir aux critiques, tout comme j'attends des gens qu'ils m'écoutent quand on m'attaque à cause de mon identité», a-t-elle ajouté en présentant des «excuses sans équivoque».
Donald Trump a cependant estimé que ce communiqué était insuffisant. «Je pense qu'elle devrait avoir honte», a-t-il déclaré aux journalistes à bord d'Air Force One. «Ses déclarations étaient vraiment horribles et je ne pense pas que ses excuses étaient adaptées», a-t-il ajouté.
Dans son message d'excuses, Ilhan Omar a toutefois insisté sur «le rôle problématique des lobbyistes dans notre système politique, que ce soit l'AIPAC, la NRA (le lobby pro-armes) ou l'industrie des énergies fossiles». «Cela dure depuis trop longtemps et on doit être prêt à le régler», a-t-elle ajouté.
Ilhan Omar, seule élue à porter le voile islamique, est au centre d'une controverse depuis qu'elle a annoncé son soutien au mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) qui appelle au boycott économique, culturel ou scientifique d'Israël pour protester contre l'occupation des territoires palestiniens. Mais certains partisans d'Israël accusent le BDS d'être une forme d'antisémitisme. Le soutien à la campagne BDS de Mme Omar et de Rashida Tlaib, l'autre élue musulmane au Congrès, embarrasse le parti démocrate. La poussée de l'aile gauche aux élections de novembre pourrait rebuter l'électorat modéré, notamment les juifs libéraux, dans l'optique de la présidentielle de 2020.