Crise anglophone au Cameroun, un hôpital incendié, des malades brûlés vifs

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Des hommes armés ont incendié dans la nuit du 10 au 11 février 2019 l’hôpital de Kumba, dans le sud-ouest anglophone du Cameroun. Le bilan fait état de 4 morts, dont 2 brûlés vifs, notamment des malades. 7 véhicules de l’hôpital ont aussi été incendiés. Les régions anglophones connaissent un regain de violences depuis le début de cette année.

La crise des régions anglophones au Cameroun connaît un regain de violences depuis le début de cette année. Dans la nuit du 10 au 11 février, quatre personnes, «dont deux malades brûlés vifs sur leur lit d'hôpital», ont été tuées par des hommes armés, dans l'hôpital de Kumba, ville de la région anglophone du sud-ouest du Cameroun, en proie à un violent conflit armé depuis fin 2017. Le bilan fait également état de 7 véhicules du personnel de l'hôpital incendiés.

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Le ministre camerounais de la Communication attribue dans un communiqué l'incendie de l'hôpital de district de Kumba à une «horde de rebelles sécessionnistes évalués à près d'une vingtaine d'individus».

«Lesdits assaillants ont escaladé le portail de l'hôpital aux environs de zéro heure trente minutes, semant la panique par des tirs à l'arme lourde» précise le ministre de la Communication.

Une version des faits rejetés par les séparatistes dans un autre communiqué, publié sur les réseaux sociaux. Ces derniers affirment qu'ils n'étaient pas «responsables de l'incendie à l'hôpital» et accusent les forces gouvernementales d'avoir incendié cet hôpital «afin de ternir notre image à l'échelle internationale».

Kumba, à environ 70 km au nord de la capitale régionale Buea, est l'une ville les plus touchées par le conflit entre l'armée et des séparatistes, qui réclament l'indépendance des deux régions anglophones du sud-ouest et du nord-ouest.

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Depuis début février, au moins quatre personnes ont été tuées à Buea et plusieurs autres violences ont été enregistrées dans d'autres localités. Il y a quelques semaines, les sécessionnistes ont annoncé 10 jours consécutifs de «ville morte», dans une opération de «Lockdown». Elles ont commencé le 5 février et devraient se poursuivre jusqu'au 14. Ceci dans le but d'empêcher la célébration de la fête de la jeunesse, prévue le 11 février. Une date qui rappelle aux populations anglophones le référendum de 1961, au cours duquel l'ancien Southern Cameroons avait choisi de rejoindre la République du Cameroun.

De violents combats ont été enregistrés entre les séparatistes et les soldats de l'armée camerounaise dans les régions anglophones les 5 et 6 février. Le 6 février, à Buea, un militaire a été décapité au lieu-dit Old GCE Board et dans le quartier Bunduma, quatre véhicules appartenant à des fonctionnaires ont été incendiés.

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De nouvelles violences qui témoignent à suffisance de l'échec des mesures prises jusqu'ici, à l'instar de l'opération de désarmement lancé par le Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration (CNDDR), qui n'a pour l'instant pas connu le succès escompté.

«Si l'appel à déposer les armes que j'ai lancé aux entrepreneurs de guerre reste sans réponse, les forces de défense et de sécurité recevront instruction de les neutraliser», avait déclaré Paul Biya lors de son discours de fin d'année à la Nation, comme pour signifier son courroux. Un autre appel resté lettre morte au vu de l'enlisement de la situation.

Dans la partie anglophone du Cameroun, depuis fin 2017, des combats opposent régulièrement les forces de sécurité à des groupes épars de séparatistes armés qui, cachés dans la forêt équatoriale, attaquent gendarmeries et écoles et multiplient les kidnappings.

Selon l'ONU, 437.000 personnes ont été déplacées par le conflit dans les régions anglophones et plus de 32.000 autres ont fui au Nigeria voisin.

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