Le sculpteur russe Alexey Blagovetstnov s'est entretenu avec Sputnik de l'histoire de la création de la statue de Johnny Hallyday à moto qu'il réalise actuellement. L'artiste insiste sur le temps qu'il consacre à la réalisation de cette œuvre qui exige de lui beaucoup de travail. Labeur qui doit être à la hauteur de la signification de Johnny Hallyday pour son temps:
«Le thème de Johnny Hallyday n'est pas celui d'un chanteur, mais l'histoire d'une époque entière. Bien que je sois Russe, nous sommes habitués à être imprégnés de différentes cultures, dont celle de la France.»
Exposition
«C'est la volonté du destin»
Tout a commencé le 9 décembre 2017, en l'église de Madeleine où ont eu lieu les obsèques de Johnny et où l'ironie du sort a voulu qu'Alexey expose.
«C'était la volonté du destin», semble convaincu Alexey.
Cependant, l'idée de cette œuvre appartient à Bernadette Servan-Schreiber, amie de Natalya Tolstoï, lointaine descendante de Léon Tolstoï et épouse d'Alexey Blagovestnov. C'est Mme Servan-Schreiber, appréciant la sculpture de la star de rock soviétique Victor Tsoï également réalisée par Alexey, qui lui a proposé de se mettre au travail et de réaliser une sculpture de Johnny en bronze.
La création d'une statue de Johnny Hallyday est «une épreuve»
Une silhouette en pâte de Johnny Hallyday à moto de deux mètres de haut et de quatre à cinq mètres de long est déjà à l'état solide:
«Cette taille est celle qui permet de le regarder dans les yeux et en face», explique l'artiste.
«Cette œuvre exige un travail héroïque. J'ai commencé à sculpter cette statue parce que j'aime le travail héroïque. On peut me décrire comme un artiste fou, cela sera la vérité. En partie, je le fais pour l'amour de l'art.»
La matière de la statue
Le travail est compliqué par la matière qu'utilise le sculpteur, qui est très dense et très solide:
«J'ai choisi un matériau qui permet de travailler longtemps. Il s'agit d'une pâte à modeler spéciale. Elle contient de la cire, de la graisse et n'a pas besoin d'être humidifiée, à la différence de l'argile. C'est du grand matériel professionnel.»
L'angle sous lequel Johnny apparaît n'est pas le même que celui qu'Alexey Blagovenstov avait choisi pour Victor Tsoï. Le chanteur français est tourné vers un spectateur. Sa moto est de profil et on peut l'observer de tous les côtés.
Un combo: la profondeur des textes du chanteur qui aimait les motos
Alexey confie que pendant son travail il écoute constamment la musique de Johnny, la chanson La quête étant l'une de ses préférées. Estimant que les chansons de Hallyday sont très dramatiques, que leurs paroles sont profondes et psychologiques, le sculpteur explique que la musique est très importante pour lui. De plus, ce qui l'a attiré, c'est que Johnny était un chanteur qui aimait les motos.
«J'en ai tout de suite profité. Il n'a fallu que choisir l'époque, l'âge du chanteur, les symboles et le modèle du véhicule. Il ne fallait pas qu'il ressemble à Tsoï.»
C'est notamment ce qu'il a presque réussi à faire, il lui reste encore quelques mois pour atteindre l'objectif qu'il s'est fixé.