Le souverain pontife a admis que des religieuses catholiques avaient subi des abus sexuels du clergé précisant que «cela fait longtemps que nous travaillons sur ce dossier».
Selon lui, des prêtres se sont servis de religieuses comme «esclaves sexuelles», ce que certains continuent de faire.
Le pape a également rappelé que son prédécesseur Benoît XVI avait eu «le courage de dissoudre une congrégation féminine», à savoir la congrégation française des Sœurs contemplatives de Saint-Jean, où «s'était installé cet esclavage des femmes, esclavage allant jusqu'à l'esclavage sexuel des femmes par des clercs et par le fondateur».
La déclaration du pape, faite au cours de son déplacement au Proche-Orient, est la première reconnaissance officielle de l'Église des violences du clergé à l'encontre des religieuses.
«C'est la première fois que le pape, mais aussi l'Église, en tant qu'institution, admet que ces abus ont lieu, et c'est extrêmement important», assure Lucetta Scaraffia, rédactrice en chef de Women Church World, le supplément féminin du journal du Vatican, l'Osservatore Romano.
Elle a regretté que les nombreuses plaintes envoyées au Vatican n'aient pas été suivies d'effet.
Pour les victimes, «ce n'est pas facile de parler. Elles craignent que cela se retourne contre elles ou contre leur congrégation», explique Mme Scaraffia.
Pour elle, l'essence du problème réside dans le pouvoir des prêtres sur la vie des religieuses, de leur entrée dans les ordres aux détails de leur quotidien et jusqu'à leur salaire.
«Elles ne sont pas reconnues comme des égales».