Atteint d’une sclérose en plaques, un Français choisit un traitement quasi unique à Moscou

© Photo Damien GeraceDamien Gerace à Moscou
Damien Gerace à Moscou - Sputnik Afrique
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Souffrant d’une sclérose en plaques, qui a commencé à se manifester en 2015, le Français Damien Gerace s’est rendu en Russie en novembre dernier pour y subir une autogreffe de cellules-souches hématopoïétiques. Dans un entretien à Sputnik, ce père de quatre enfants revient sur son traitement, les principaux défis et son espoir pour l’avenir.

Depuis 2001, le Lorrain Damien Gerace fait face à une sclérose en plaques (SEP), mais c'est en 2015 que la maladie s'est accélérée. À bout d'espoir, le jeune homme a pris la décision de partir en Russie pour y recevoir une autogreffe de cellules-souches hématopoïétiques (ACSH) et arrêter l'évolution du handicap. Au terme de son séjour à l'hôpital Maximov de Moscou du 12 novembre au 12 décembre, son état de santé est encourageant, confie-t-il à Sputnik.

Les préparatifs

Damien Gerace a opté pour l'hôpital Maximov de Moscou après avoir appris qu'en France, les médecins étaient incapables de l'aider.

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«Je suis venu en Russie parce qu'en France il n'y avait pas [le traitement, ndlr] par rapport à mon degré d'handicap. En France, ils ne soignaient plus par rapport à ça. C'est pour ça que je suis parti dans un autre pays pour pouvoir le faire», précise-t-il.

Selon le jeune homme, avant de se rendre à Moscou, sa famille a fait des recherche sur internet et s'est entretenue avec des patients qui avaient déjà subi le même traitement en Russie. Et Damien a finalement pris la décision de se lancer dans cette aventure. Lui et sa femme ont dû faire face à un défi considérable: le coût de l'autogreffe de cellules-souches hématopoïétiques. Il leur fallu notamment réunir la somme de 45.000 euros. Mais grâce aux efforts du maire de la ville, Bruno Valdevit, des amis de la famille et même des personnalités connues, le jeune homme a réussi à réunir cette somme. Une cagnotte en ligne a même été organisée, cagnotte qui a «super bien marché et c'est de là que c'est parti», ajoute le Lorrain.

Méthode fondée sur la transplantation

Comme l'a auparavant expliqué à Sputnik Denis Fedorenko, du service d'hématologie et de thérapie cellulaire de l'hôpital Maximov, les expériences dans le domaine de l'ACSH ont débuté en 1997-98 en Europe et aux États-Unis. Ce traitement a été pour la première fois appliqué en Russie dès 1999, à Saint-Pétersbourg. L'hôpital universitaire Maximov a pris le relais en 2005, en exploitant les acquis aussi bien russes qu'étrangers et a réussi à prouver, selon Denis Fedorenko, qu'«il s'agit d'une méthode très efficace et relativement sûre».

© Photo Damien GeraceDamien Gerace, archives personnelles
Damien Gerace, archives personnelles - Sputnik Afrique
Damien Gerace, archives personnelles
«Il convient de dire que notre clinique est hématologique, on y soigne des maladies du sang, telle la leucémie. Il a été donc prouvé que la méthode fondée sur la transplantation, utilisée pour le traitement de la leucémie, peut être utilisée avec succès pour le traitement d'autres maladies, notamment auto-immunes, car elle est capable d'éradiquer la cause de la maladie, de détruire le système immunitaire agressif et d'en relancer un nouveau», précise le spécialiste.

D'après M.Fedorenko le traitement dure près d'un mois. Après que le patient a passé un examen médical complet, les médecins stimulent la libération des cellules souches dans le sang pour les collecter puis les congeler. Ensuite, le malade subit une chimiothérapie qui détruit le système immunitaire et, par conséquent, la cause de la maladie. Finalement, les cellules souches du patient qui avaient été congelées lui sont greffées pour stimuler un nouveau système immunitaire.

«Ils sont vachement au point»

Selon Damien Gerace, l'établissement est «au point». Le traitement est actuellement efficace à 90%. Maintenant il attend les résultats de son examen pour voir si de nouvelles lésions sont apparues ou pas.

«L'établissement est super. Ils sont vachement au point. Ce que je pense de la greffe elle-même, maintenant? Je ne peux pas vraiment vous dire parce que j'attends, j'espère des bons résultats, pour le moment j'en ai. Physiquement, il y a des petites améliorations. C'est génial. Pour moi, le but c'est de stagner l'état de santé déjà, de stagner l'évolution plutôt de la maladie».

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Damien Gerace, archives personnelles - Sputnik Afrique
Damien Gerace, archives personnelles
Quant au séjour et au personnel de l'hôpital en général, ses souvenirs sont plutôt positifs.

«J'ai rien à dire, c'est génial, super bien, super opérationnel, réactif [le personnel, ndlr]. Je pense que beaucoup de médecins, d'infirmières en France devraient aller en Russie faire quelques stages, parce qu'en France on est en retard sur certaines choses», a souligné M.Gerace.

La seule «ombre au tableau» qui a un peu émaillé son traitement était… les repas. D'après le Français, les algues servies à l'hôpital n'étaient pas du tout de son goût. Tout au long de son séjour il a mangé des pommes de terre, de la confiture qu'il avait demandé à l'assistant du docteur de lui apporter et, de temps en temps, de la soupe. Au terme de son voyage, le Lorrain a perdu 12 kilos. En dépit de cette expérience, Damien Gerace, qui s'était rendu en Russie pour la première fois, a envie d'y retourner.

«Je retournerai parce que je pense que ça a l'air d'être un pays magnifique. Déjà Moscou, car il y a beaucoup de choses à voir, et puis on verra par la suite», conclut le jeune homme.

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