Les fossiles d'un reptile qui a vécu en Antarctique à l'époque où il faisait partie du supercontinent Pangée ont été retrouvés lors d'une expédition polaire en 2010-2011 dont les résultats ont été récemment publiés dans le Journal of Vertebrate Paleontology.
L'espèce jusqu'alors inconnue a été baptisée Antarctanax shackletoni. La première partie du nom signifie «roi de l'Antarctique» et la seconde rend hommage à Ernest Shackleton, l'explorateur du XXe siècle qui a baptisé la formation rocheuse où les fragments du squelette du reptile préhistorique ont été mis au jour par Brandon Peecook de l'Université de Washington et son équipe.
L'animal a vécu au début du Trias, quelques milliers d'années après l'extinction massive Permien-Trias qui provoqua la disparition de 70% de la vie animale. «Le roi de l'Antarctique» appartenait au groupe des reptiles Archosauria, des ancêtres des dinosaures et des crocodiles modernes. Les paléontologues ne savent toujours pas exactement ce qui leur a permis de s'épanouir alors que la vie sur terre s'est en grande partie éteinte.
The partial skeleton of our new species named yesterday: Antarctanax shackletoni from the Early #Triassic of #Antarctica 🇦🇶 #FossilFriday @burkemuseum @FieldMuseum @ChristianSidor @DrFossilhunter pic.twitter.com/BHUE47XBTm
— Brandon Peecook (@_gondwannabe_) 1 февраля 2019 г.
Selon Brandon Peecook, le cas du «roi de l'Antarctique» indique que la vie s'est peut-être rétablie plus rapidement que les scientifiques ne le pensent.
«Il faut souligner que les ancêtres des reptiles tels que les dinosaures et les crocodiles font partie de ce rayonnement extrêmement explosif de la vie, juste après ce terrible événement de l'histoire de la Terre», a-t-il déclaré dans une interview accordée à Motherboard.
Les fossiles d'Antarctanax shackletoni comprennent les vertèbres, les côtes, les os des pattes. Bien qu'ils n'aient pas retrouvé le crâne avec les dents, les chercheurs sont convaincus que le reptile, qui avait la taille d'un iguane, était carnivore.
Le climat à l'époque où vivait le reptile était chaud en raison du réchauffement de l'atmosphère par l'effet de serre, explique M. Peecook qui parle également de fougères et de plusieurs autres fossiles de lézards anciens découverts en Antarctique. Compte tenu de cette diversité de la vie préhistorique, souligne M.Peecook, l'Antarctique reste un mine d'or pour les paléontologues.
«L'Antarctique est l'un des derniers endroits sur Terre d'où les scientifiques que vous y enverrez reviendront toujours avec dix choses à discuter. Il y a tellement de choses que nous ne savons pas encore», a-t-il conclu.