À l'issue des négociations commerciales menées par la Chine et les États-Unis, les 30 et 31 janvier à Washington, les deux parties ont été unanimes à constater l'«important progrès» qui y avait été enregistré, mais rien n'a été dit d'un quelconque avancement dans la voie du consensus sur les problèmes de la protection de la propriété intellectuelle et du transfert des technologies.
Cette situation est facile à expliquer, a estimé dans un entretien accordé à Sputnik Liu Ying, de l'Institut financier Chunyang à l'Université populaire de Chine.
«Somme toute, lors de ces négociations, il a été obtenu tout ce qu'il était possible d'obtenir. Là, où le compromis était possible, on l'a trouvé. Il est évident que là où le consensus s'avère introuvable, la Chine ne concède pas elle non plus de concessions. Par conséquent, ces négociations pourraient être considérées comme réussies dans l'essentiel», a déclaré l'interlocuteur de l'agence.
De son côté, Alexandre Lomanov, de l'Institut de l'Extrême-Orient de l'Académie des sciences de Russie, suppose que tant les négociations commerciales entre la Chine et les États-Unis à Washington que la rencontre de Donald Trump avec le vice-Premier ministre chinois Liu He pourraient calmer quelque peu les marchés rendus nerveux par la guerre commerciale entre les deux géants économiques.
L'expert n'exclut toutefois pas que la Chine ait parlé aux États-Unis de leur guerre technologique contre Pékin, dont les instruments sont l'arrestation de Meng Wenzhou et la campagne globale déployée contre Huawei.
«Mais il y a aussi […] un problème qui préoccupe énormément les États-Unis qui n'admettent pas notamment le leadership technologique de la Chine. […] Ils exigent entre autres que l'État chinois arrête de soutenir les grosses entreprises, ce qui doit, selon les Américains, refréner le développement technologique de la Chine. Il en résulte que Pékin cessera de concurrencer Washington. Mais dans cette sphère précise, aucun arrangement public n'est pratiquement possible, une telle ingérence étant parfaitement inacceptable pour la Chine», a résumé le Russe.
Donald Trump et Xi Jinping ont conclu au début du mois de décembre 2018 une trêve qui doit durer jusqu'au début du mois de mars 2019, pour trouver un accord dans la guerre commerciale. Sinon Washington menace de relever, à nouveau, dès le 2 mars, ses tarifs douaniers cette fois-ci sur 200 milliards de dollars de produits chinois importés.Concrètement les Américains veulent mettre fin à des pratiques commerciales chinoises qu'ils qualifient de «déloyales» comme le vol de la propriété intellectuelle américaine ou les subventions massives accordées aux entreprises publiques chinoises.