Des baleines, à première vue en bonne santé, viennent s'échouer de temps à autre sur des plages un peu partout dans le monde, parfois par dizaines, voire par centaines. Le même phénomène est observé chez les dauphins, les cachalots et les orques.
Pour l'expliquer, les scientifiques avaient jusqu'ici avancé l'idée de la pollution sonore, car les déchets en plastique déversés par l'homme ne sont pas les seuls à faire des ravages dans les océans. Et cette piste semble se confirmer.
#Sauvetage #Équateur: une baleine à bosse échouée de 8m de long sauvée grâce à une centaine de personnes après 11 heures d'efforts 💪🙏👍 pic.twitter.com/HJSVMAIc7G
— Miss Ivєs 🐝 (@_miss_ives_) 9 августа 2017 г.
En effet, tout comme les humains qui pratiquent la plongée, les baleines à bec, celles qui figurent dans la nouvelle étude publiée par la revue scientifique Proceedings of the Royal Society B, peuvent souffrir de la maladie de décompression lorsqu'elles sont confrontées aux sonars militaires.
«Alors que les échouages massifs de baleines à bec étaient très rares avant les années 1960, ils ont considérablement augmenté avec le développement de sonars à moyenne fréquence», de 4,5-5,5 kHz, utilisés par les navires militaires pour détecter des sous-marins, indique l'étude.
Ainsi, 121 échouages collectifs de baleines à bec ont été recensés entre 1960 et 2004, précise la revue.
L'autopsie des cétacés a révélé des lésions comme celles de la maladie de décompression qui est due à la formation de bulles de gaz, notamment d'azote, dans les tissus et les vaisseaux en raison du changement de pression.
Baleine échouée à Batz-sur-Mer, des prélèvements seront effectués pour en déterminer les causes pic.twitter.com/7picJ7srei
— Nadine à La Baule (@NadP_OF) 23 января 2019 г.
Les scientifiques précisent que c'est «vraisemblablement à cause du stress» que les baleines «commencent à s'éloigner vigoureusement» de la source du bruit et de l'azote s'accumule dans le corps des cétacés. Ces bulles de gaz risquent de provoquer une embolie ou une détérioration des organes.
L'étude fait remarquer que le Parlement européen avait appelé dès 2004 à adopter un moratoire sur le déploiement de ces sonars militaires, mais que seule l'Espagne y avait réagi et l'appliquait, mais uniquement dans les eaux des îles Canaries.
«Depuis le début de ce moratoire en 2004, aucun échouage massif de baleines à bec n'a été détecté aux Canaries», constate l'étude.