Le terrorisme européen est-il de retour? La question se pose après que le quotidien nord-irlandais Derry Journal a confirmé mardi 29 janvier avoir reçu un communiqué dans lequel «un groupe se présentant comme l'IRA» revendique l'explosion d'une voiture à Londonderry, en Irlande du Nord, dix jours plus tôt.
«Nous avons bombardé le tribunal de Derry» annonce le communiqué, qui ajoute que «l'IRA continuera de frapper les forces et le personnel royal, ainsi que leur pouvoir impérial», reprenant la rhétorique du groupe armé.
La date de diffusion du communiqué, qui correspond à la veille du 37e anniversaire du «Bloody Sunday», laisse à penser que la cause serait liée à celle de l'IRA. En effet, le 30 janvier 1972, la police britannique avait durement réprimé une manifestation à Derry, près de la frontière avec la République d'Irlande, faisant 14 morts et 28 blessés par armes à feu. Cet événement, qualifié de massacre, avait eu comme effet d'accroître le soutien populaire à l'IRA.
Pour autant, la police privilégie depuis le début l'hypothèse que l'IRA, en tant qu'entité, n'est pas à l'origine de la voiture piégée ayant explosé devant le tribunal de Derry le 19 janvier dernier. Les autorités ont en effet annoncé à Reuters que leurs principaux suspects étaient le «New IRA», l'un des quatre reliquats de l'organisation d'origine ayant refusé les accords de paix de 1998.
«Notre principale piste est la nouvelle IRA» avait déclaré le responsable policier local le 20 janvier lors d'un point presse, assurant qu'il s'agissait «d'un petit groupe non représentatif.»
S'il semblerait donc que l'explosion d'une voiture piégée devant le tribunal de Derry soit le fait d'un groupe restreint, et non de l'IRA, comme le communiqué transmis au Derry Journal le laisse penser, rien ne confirme pour l'heure qu'il s'agisse d'un acte isolé.
«Notre combat continue», conclut ainsi le communiqué revendiquant l'attentat du tribunal de Derry.