Les députés ont donné leur feu vert à la mesure controversée de la proposition de loi «anticasseurs», soit l'interdiction administrative de manifester. «Dérive complète» et «pure folie», a déclaré le député centriste de la Marne, Charles de Courson.
«L'autorité administrative va priver un individu de sa liberté de circulation ou de manifester au motif qu'il y a une présomption, des raisons sérieuses de penser (…) que son comportement constitue une menace d'une particulière gravité pour l'ordre public», analyse l'élu de Libertés et territoires, avant de laisser éclater sa colère.
Après une remarque d'une députée de la majorité, l'homme politique lui rétorque: «le jour où vous aurez un gouvernement différent, et quand vous serez dans l'opposition, avec une droite extrême au pouvoir, vous verrez mes chers collègues! Alors c'est une pure folie que de voter ce texte».
La mise en garde de @C_DeCourson contre la #LoiAntiCasseurs: "C'est la dérive complète! On se croit revenu sous le régime de #Vichy! Réveillez-vous! C'est une pure folie de voter ce texte!". #Manifestation #GiletsJaunes #DirectAN pic.twitter.com/lhhT0lpcdZ
— LCP (@LCP) January 30, 2019
La référence de Charles de Courson au régime de Vichy n'a pas choisie au hasard: il est fils et petit-fils de résistants.
Dans les rangs LREM, quelques voix se sont également élevées pour réclamer la suppression de l'article, manquant de «garde-fou» selon Delphine Bagarry. Aurélien Taché s'est aussi inquiété de ce que pourrait en faire un pouvoir autoritaire.
L'Assemblée nationale a avalisé mercredi soir la possibilité pour les préfets de prononcer des interdictions de manifester, disposition clé de la proposition de loi «anticasseurs», dont les députés n'ont pas achevé l'examen.