Pour faire pression sur l'État, les salariés de la papeterie d'Arjowiggins Security, en Seine-et-Marne, ont décidé de brûler du papier sécurisé destiné à la fabrication de documents. Leur entreprise étant mise en liquidation sur décision de la justice, les 240 ouvriers qui vont être mis à la porte exigent des conditions de licenciements «décentes», a annoncé mercredi l'AFP se référant à une source syndicale.
Toutes les 12 heures, ils brûlent une «bobine» de papier sécurisé pour cartes grises qu'ils disent être les seuls à fabriquer sur le territoire.
«On est tombé sur des escrocs, des charognards, des voleurs: le fonds d'investissement a tout pillé, alors que les carnets de commandes étaient fournis», a déclaré, cité par l'AFP, Abdelkarim Mbarek, un des salariés qui occupent le site.
L'usine a été rachetée par un fonds d'investissement suisse auquel les ouvriers réclament une indemnité de 50.000 euros, «ce qui est donné en moyenne lors des plans sociaux», selon un délégué CGT.
La CFDT du secteur des papiers et cartons a appelé l'État à «tout mettre en œuvre» pour trouver une solution, car trois autres usines d'Arjowiggins sont elles aussi menacées.
Le tribunal de commerce de Nanterre a prononcé à la mi-janvier la liquidation judiciaire de cette entreprise qui ravitaillait 120 pays en papier pour billets de banque et documents administratifs comme les cartes grises ou les passeports.