Obésité, sous-nutrition et changement climatique sont les trois facettes d'une même menace pour l'humanité et il faut les combattre globalement, affirment des spécialistes réunis en collectif par The Lancet.
«Ces 20 dernières années, obésité, sous-nutrition et changement climatique ont été considérés séparément et la lenteur des réponses politiques est inacceptable», peut-on lire dans le rapport en guise de préambule. «Ces trois phénomènes interagissent: le système alimentaire est non seulement responsable des pandémies d'obésité et de sous-nutrition, mais génère aussi 25 à 30% des émissions de gaz à effet de serre».
Selon les experts, ces trois maux «ont des moteurs communs»: «de puissants intérêts commerciaux, une réponse politique insuffisante et un manque de mobilisation de la société civile». «Sous-nutrition et obésité vont sans doute être considérablement aggravés par le changement climatique», mettent-ils en garde.
Cette réponse combinerait politiques de santé publique (recommandations en faveur de régimes alimentaires sains, promotion de l'activité physique…) et des politiques budgétaires et fiscales (financement de modes de production durables, taxes pour faire baisser la consommation de viande rouge ou favoriser le transport non-motorisé…). Pour les auteurs du rapport, les multinationales de l'alimentaire doivent être encadrées de la même manière que celles du tabac.
Selon l'OMS, 1,9 milliard d'adultes dans le monde sont en surpoids, dont 650 millions obèses, ce qui est un facteur de risque pour le diabète, les maladies cardio-vasculaires et le cancer.