Gilet jaune amputé par une grenade: «Je voyais plus le gant» (vidéo choc)

© AFP 2024 GUILLAUME SOUVANTYellow vests (Gilets jaunes) protesters stand in front of French riot police during a demonstration against rising oil prices and living costs in Tours, central France on December 1, 2018.
Yellow vests (Gilets jaunes) protesters stand in front of French riot police during a demonstration against rising oil prices and living costs in Tours, central France on December 1, 2018. - Sputnik Afrique
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Dans une interview à Libération, un Gilet jaune dont la main a été arrachée par une grenade GLI-F4, alors qu’il manifestait pacifiquement lors d’une mobilisation, revient sur les faits qui se sont déroulés le 1er décembre à Tours.

«L’ambiance n’avait rien à voir avec les manifestations violentes de Paris. J’avais croisé des familles avec de jeunes enfants. C’était calme à cet endroit-là», se souvient dans son témoignage à Libération Ayhan P., ce technicien chez Sanofi de 52 ans qui s’est vu privé d’une main par une grenade GLI-F4, arme potentiellement létale.

La vidéo publiée par le quotidien confirme les faits. Sur l’enregistrement, on voit des Gilets jaunes se tenir pacifiquement le long de rails et aucun signe de confrontation avec les forces de l’ordre n’est visible. Une grenade atterrit et un homme tenant le drapeau tricolore l’attrape. Une explosion se produit.

​«J’étais à 50 mètres au moins de la ligne des forces de l’ordre, quand je vois arriver un projectile, ça me frôle au niveau des jambes et ça s’arrête tout près de moi». Cet ouvrier se souvient «d’un tube gris dont sortait de la fumée. […] J’étais persuadé que c’était du gaz lacrymogène, sinon je n’y aurais jamais touché. Je l’ai ramassée de la main droite et elle a explosé», confie Ayhan.

En décrivant la suite, il avoue n’avoir dans un premier temps pas compris ce qui s’était passé:

«Je regarde ma main, j’avais des gants noirs, je voyais plus le gant», poursuit-il. «Je m’aperçois qu’en fait je n’ai plus de main. Je voyais des lambeaux de chair, un os qui dépassait, et le sang qui giclait».

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Il dit qu’à ce moment-là il a compris que sa vie avait basculé. «La douleur était là, l’incompréhension était là, je regardais les gens en criant "je n’ai plus de main"».

Outre la main qu’il a perdue, Ayhan a eu une jambe brûlée et reçu plusieurs impacts. D’après Libération, une plainte a été déposée et une enquête a été ouverte par le parquet de Tours, confiée à l’inspection générale de la Police nationale (IGPN).

D’ailleurs, comme le rappelle l’édition, le cas d’Ayhan P. n’est point isolé et, depuis le début de la mobilisation, plusieurs manifestants ont été grièvement blessés par cette arme.

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