En novembre, des procureurs américains avaient révélé par inadvertance l'existence d'une inculpation censée être secrète contre le fondateur du site de lancement d'alerte WikiLeaks, Julian Assange, et les avocats de ce dernier ont déposé une requête auprès de la Commission interaméricaine des droits de l'Homme (CIDH), à Washington, réclamant que le voile soit levé sur ces charges secrètes contre leur client.
«La Commission interaméricaine des droits de l'Homme (CIDH) a rejeté cette requête. Par ailleurs, le problème est que depuis récemment l'administration Trump boycotte cette structure», a rappelé à Sputnik le militant britannique des droits de l'Homme Peter Tatchell, directeur de la fondation portant son nom.
Et de prévenir qu'il serait extrêmement difficile pour l'équipe juridique de Julian Assange d'obtenir la tenue de procédures judiciaires requises car Washington refusait bel et bien de coopérer.
«Les membres clés de l'administration Trump ont laissé clairement entendre qu'Assange était leur cible, qu'ils se proposaient de le poursuivre, de le traduire en justice et de le condamner. […] Nul doute qu'au sein de l'administration états-unienne, on est très agacé par les informations publiées par Assange sur des cas de violation des droits de l'Homme par les militaires des États-Unis en Irak et en Afghanistan», a poursuivi l'interlocuteur de l'agence.
Selon ce dernier, Julian Assange et WikiLeaks ont toutefois rempli leur devoir envers la société, sans eux, on n'en saurait rien.
«Le droit de la société à l'information et la liberté de l'information constituent une pierre angulaire de toute démocratie. Et il est temps que les États-Unis se conforment à leur Constitution et à leurs principes juridiques», a résumé l'interlocuteur de Sputnik.
En 2012, Julian Assange avait trouvé asile à l'ambassade équatorienne de Londres, dans le but d'échapper à une extradition vers la Suède où il était recherché pour viol et agression sexuelle. Bien que ces poursuites aient été abandonnées en 2017, le tribunal de Westminster a maintenu le mandat d'arrêt contre M.Assange, indiquant qu'il avait été délivré après que ce dernier a enfreint les conditions de sa liberté sous caution. Julian Assange craint, en cas d'arrestation, d'être extradé vers les États-Unis, où il est poursuivi pour la divulgation de nombreux secrets militaires et documents diplomatiques américains.