Emmanuel Macron «n'a plus le choix» et doit accepter «une inflexion avec des politiques sociales qui réduisent les inégalités» et «redonnent du pouvoir d'intervention aux citoyens», estime le secrétaire général de la CFDT (Confédération française démocratique du travail), Laurent Berger, dans un entretien au Journal du dimanche.
Selon lui, «ce sentiment que rien n'existe entre le pouvoir et le peuple a provoqué un retour de balle. Le Président porte une responsabilité, il y a eu défaillance».
«Il faut partager le pouvoir et associer davantage les corps intermédiaires ainsi que les citoyens. Il y a donc une question de méthode et de priorités: justice fiscale, transition écologique, répartition des richesses, démocratie participative», souligne le dirigeant du premier syndicat français.
«Nous devons éteindre collectivement l'incendie. On ne peut pas vivre dans une société hystérisée, portons des discours responsables», demande le responsable syndical.
«Si le gouvernement est capable d'entendre, tant mieux. Sinon la crise s'aggravera», avertit-il, voyant «un risque» que la France du demain «ressemble à l'Italie ou la Hongrie».
Laurent Berger redit dans cet entretien au JDD n'avoir eu «aucun contact» avec le Président de la République depuis un mois et demi. «Mais ça n'est pas le sujet. Le vrai sujet, c'est ce débat, cette ouverture des fenêtres pour changer les choses, avoir plus de justice sociale et fiscale. Et surtout, son issue», prévient-il.