Une internaute, qui se présente comme la sœur d'un manifestant grièvement blessé à l'œil lors de l'acte 10 des Gilets jaunes à Rennes, a posté sur Facebook une vidéo de sa mère, filmée dans le hall d'un hôpital, où celle-ci s'adresse à Emmanuel Macron à propos des violences subies par les Gilets jaunes lors les dernières manifestations.
«D'après ce que les amis de mon fils m'ont raconté, une première grenade de désencerclement l'a atteint alors même qu'il tournait le dos avec ses amis et que les CRS étaient en train de charger. À quatre mètres environ, un type de la BAC, pendant que mon fils faisait un bond sous le choc ou sous l'explosion, en a profité pour lui tirer un flashball dans l'œil».
Dans cette vidéo qui a déjà été vue plus de 200.000 fois, Marie-Laure Leroy interpelle directement le Président de la République. «Ces jeunes ne portaient pas de masques, étaient désarmés […] combien de blessés va-t-il encore falloir?», interroge-t-elle.
«Vos sbires, monsieur Macron, mutilent nos jeunes […]. Combien de mutilés parmi nos jeunes va-t-il encore falloir avant que vous vous rendiez compte, monsieur Macron, que diriger un pays ce n'est pas se tenir en haut de la verticalité que vous vantez tant. C'est peut-être, de temps en temps se pencher sur les gens et écouter réellement ce qu'ils ont à dire».
Affirmant être solidaire des autres Gilets jaunes blessés, Marie-Laure Leroy se dit «écœurée» par l'attitude du Président.
«Je ne suis pas en colère, je le répète. Je suis juste écœurée. Je suis écœurée…», conclut-elle.
Depuis le samedi 17 novembre 2018, le mouvement social des Gilets jaunes se poursuit en France. Pour le dixième samedi consécutif, les Gilets jaunes sont descendus, le 19 janvier, dans les rues un peu partout dans le pays, dans un contexte de tensions toujours vives, deux mois après le premier rassemblement du mouvement. Selon le dernier bilan du ministère français de l'Intérieur, 84.000 manifestants ont pris part à travers toute la France à la 10e édition de la mobilisation nationale. Ces chiffres sont contestés.