À la fin du mois de novembre dernier, George Soros a eu une rencontre confidentielle à Bruxelles avec le premier vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans et lui aurait demandé, selon certains médias, de faire en sorte que l'institution rejette la manœuvre fiscale italienne afin de pouvoir amener par la suite en Italie la «troïka européenne», écrit dans son éditorial pour Sputnik Italie le politologue Alessio Trovato.
«Ce n'est la première fois que George Soros essaie de lancer la procédure de "troïka" pour l'Italie», a-t-il souligné.
Et de rappeler que la fondation de George Soros Open Society Foundation avait à sa solde nombre de journalistes et d'agents d'influence qui le qualifiaient de «bienfaiteur» et soutenaient «tout de go» toutes ses campagnes, toutes ses activités liées d'une manière ou d'une autre à des révolutions de couleur.
«Quoi qu'il en soit, on en parle trop rarement et plutôt à contrecœur dans les médias mainstream, alors que dans d'autres, on ne parle pratiquement que de cela», a poursuivi l'Italien.
Il a toutefois évoqué une histoire illustrant une bataille pour l'indépendance journalistique qui se déroule à l'intérieur des médias mainstream.
Selon lui, au début du mois de novembre déjà, Ivo Caizzi, envoyé spécial du journal italien Corriere della Sera à Bruxelles, s'est aperçu que quelque chose ne tournait pas rond quand son rédacteur en chef Luciano Fontana s'est mis à publier des gros titres sur des sanctions pratiquement inévitables visant l'Italie pour des violations de la législation budgétaire de l'Union européenne.
«Caizzi s'est aussi étonné d'une quantité de publications préparées par le rédacteur Federico Fubini et prédisant l'inévitabilité de la procédure de sanctions contre l'Italie, alors qu'il voyait lui-même que Bruxelles était prêt au dialogue avec Rome. Un jour, il a perdu la patience et écrit une lettre ouverte à sa rédaction, exigeant que le rédacteur en chef réponde à plusieurs questions sérieuses dans l'intérêt de Corriere della Sera, des journalistes et des lecteurs», s'est souvenu M.Trovato.
Selon ce dernier, Ivo Caizzi a demandé entre autres à M.Fontana s'il ne croyait pas que les «nouvelles» avec les déclarations sur l'inéluctabilité des sanctions et l'absence du dialogue entre l'Italie et l'UE aient pu influer, même si ce n'était pas considérablement et directement, sur les marchés financiers. Ce qui a fait le jeu des spéculateurs qui misaient gros à l'époque sur la déstabilisation de l'Italie.
«Federico Fubini, journaliste que Fontana a chargé d'écrire "le plus prudemment et objectivement" d'éventuelles sanctions contre l'Italie, fait partie de la Commission consultative européenne d'Open Society de Soros, ainsi que du groupe de travail de la Commission européenne contre les fausses nouvelles. Par ailleurs, Fubini est un auteur de titres comme: "Russie de Poutine, superpuissance fragile: il y a des armes et des hydrocarbures, mais les conditions de vie se dégradent". […] Et vous croyez toujours en l'UE qui lutte contre les fausses nouvelles quand elle en fabrique elle-même? Croyez-vous toujours en l'impartialité de l'information qui est publiée grâce à des "donations des bienfaiteurs généreux et désintéressés?», résume l'éditorialiste.
La troïka européenne désigne des experts représentant la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI), chargés d'auditer la situation économique et notamment l'état de ses finances publiques d'un pays concerné. Selon Alessio Trovato, autrefois, elle a fait de la Grèce l'otage de l'Union européenne.