Le discours du chef de l'URSS Khrouchtchev annonçant la création de la nouvelle arme soviétique a été tenu le 16 janvier 1963 dans un contexte de détérioration des relations entre Moscou et Washington après une brève détente.
Le professeur à l'université d'État Lomonossov de Moscou et membre du conseil scientifique auprès du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie Andreï Manoïlo note que la conception de la bombe à hydrogène en URSS a «fortement repoussé le début d'une guerre nucléaire».
Il explique qu'en 1963, les USA avaient déjà mis au point un plan pour faire face à l'arme nucléaire soviétique. Washington était persuadé de pouvoir abattre tous les missiles soviétiques, et le monde se trouvait au seuil d'une guerre nucléaire.
L'expert a rappelé que Washington se tenait toujours au principe des «dommages acceptables». Selon Andreï Manoïlo, les USA étaient prêts à se lancer dans une aventure et à déclencher un conflit, mais la déclaration de Nikita Khrouchtchev les en a dissuadés.
«Évidemment, l'élaboration de la bombe à hydrogène par les chercheurs soviétiques avait une immense importance pour la sécurité de notre pays», poursuit-il.
Le discours de Vladimir Poutine devant l'Assemblée fédérale a eu lieu le 1er mars 2018. Pendant deux heures, le chef de l'État avait présenté cinq nouveaux armements russes, notamment Kinjal et Avangard. Comme l'ont indiqué les experts, le Président russe a de facto ouvertement annoncé une supériorité militaro-technique majeure de la Russie par rapport aux USA et à leurs alliés.