Plus de fous dans les rues? Des psychiatres interpellent la ministre de la Santé

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Plus de 100 psychiatres interpellent la ministre de la Santé Agnès Buzyn pour dénoncer le manque de budget alloué à la psychiatrie dans les hôpitaux. L’enjeu? Améliorer la prise en charge des personnes atteintes de troubles psychiques.

«Tout le monde peut le remarquer. Ce n'est un mystère pour personne. Il y a des lieux plus propices, comme le métro, où l'on croise beaucoup de gens qui semblent perdus sans savoir exactement si c'est la conséquence de troubles psychiques, de l'alcool ou de drogues. Certes, il n'existe pas de statistiques pour dire s'il y en a plus qu'avant, mais ce n'est pas normal d'en voir autant.»

C'est le constat livré par Antoine Pelissolo, chef du service psychiatrie de l'hôpital Henri-Mondor de Créteil (Val-de-Marne), dans les colonnes du Parisien. Plus de 100 professionnels de santé ont remis une lettre à Agnès Buzin, ministre de la Santé, pour dénoncer une prise en charge insuffisante des patients en psychiatrie.

Le personnel des hôpitaux psychiatriques dénonce un manque de moyens «inadmissible» - Sputnik Afrique
Le personnel des hôpitaux psychiatriques dénonce un manque de moyens «inadmissible»

En effet, comme l'explique Antoine Pelissolo au Parisien, le fait de croiser des gens qui parlent seuls dans la rue indique «une souffrance psychique réelle […] Cela signifie que cette personne n'est pas soignée correctement ou qu'elle ne l'est pas du tout. Avec des traitements, on n'est pas censé avoir ce genre d'hallucinations.» Or, les services psychiatriques sont confrontés à un manque de budget qui impacte l'accueil et la prise en charge des personnes atteintes de troubles psychiques. Ainsi, à cause du manque de lits dans certains hôpitaux, des patients qui nécessitent un suivi plus long peuvent se retrouver dans la rue.

Certains internautes témoignent de leur rencontre avec des personnes présentant manifestement des troubles.

Le 26 octobre dernier, lors d'une manifestation, le personnel des hôpitaux psychiatriques de Paris alertait déjà sur la précarité de la psychiatrie en France.

​Consciente des problèmes rencontrés par cette branche de la santé, Agnès Buzyn annonçait, en décembre dernier, une rallonge budgétaire de 50 millions d'euros pour la psychiatrie. La ministre de la Santé assurait que ces crédits seront «pérennes» et complétés en 2019 par la création d'un «fonds d'innovation» doté de 10 millions d'euros. Un geste nécessaire mais jugé insuffisant par ces psychiatres compte tenu des besoins des services.

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