Le Japon tente de faire monter la tension autour du problème de la signature d'un Traité de paix avec la Russie et a altéré les ententes des dirigeants des deux pays sur les négociations à ce sujet, a fait savoir mercredi le ministère russe des Affaires étrangères.
«Le chef de la mission diplomatique japonaise s'est vu indiquer que ces déclarations altéraient grossièrement l'essence des accords entre les dirigeants de la Russie et du Japon sur l'accélération des négociations sur la base de la Déclaration commune de 1956 et désorientaient l'opinion des deux pays sur le contenu des négociations», a souligné le ministère russe.
En outre, la Russie «a mis l'accent sur sa position de principe, qui reste inchangée, selon laquelle le problème du Traité de paix trouvera sa solution à condition de créer un climat foncièrement nouveau dans les relations russo-japonaises, qu'elle [cette solution, ndlr] doit être soutenue par les peuples des deux pays et se fonder sur une reconnaissance inconditionnelle par Tokyo des résultats de la Seconde Guerre mondiale dans leur intégralité, y compris de la souveraineté de la Russie sur les îles Kouriles du Sud».
L'ambassadeur du Japon en Russie, Toyohisa Kozuki, a été convoqué au ministère où le chef adjoint de la diplomatie russe, Igor Morgoulov, lui a fait savoir que Moscou n'ignorait pas les déclarations faites ces derniers temps par la direction japonaise sur le problème d'un Traité de paix avec la Russie, notamment sur la nécessité «d'obtenir la compréhension» des habitants des îles Kouriles du Sud au sujet du «passage de l'appartenance territoriale des îles au Japon» et du «refus de l'exigence du paiement de compensations par la Russie» en faveur de Tokyo et des anciens habitants japonais pour «l'occupation des îles dans l'après-guerre». En outre, il a été question de l'annonce selon laquelle 2019 «marquerait un tournant» pour le Traité de paix.
La position de Moscou repose sur le constat que les îles Kouriles du Sud faisaient partie de l'URSS à l'issue de la Seconde Guerre mondiale, la souveraineté russe sur ces îles étant incontestable et conforme au droit international.