La signature par le patriarche de Constantinople du tomos accordant l'autocéphalie à l'Église orthodoxe d'Ukraine va à l'encontre du droit canonique, indique Vladimir Legoïda, président du Département synodal aux relations de l'Église avec la société et les médias du Patriarcat de Moscou.
«Le Tomos est un document issu d'ambitions personnelles et politiques. Il est signé en violation des canons et n'a pas aucune force canonique», a-t-il écrit sur son compte Telegram.
L'archevêque Kliment Vetcheria, porte-parole de l'Église orthodoxe ukrainienne canonique du Patriarcat de Moscou, a également dénoncé les actions du patriarche Bartholomée.
«Compte tenu que le patriarche de Constantinople a prié aujourd'hui avec des schismatiques, il est devenu schismatique lui aussi, selon les règles apostoliques. Nous le constatons avec une grande douleur et chagrin. De telles actions du patriarche de Constantinople témoignent d'une maladie spirituelle et mènent à la tentation de nombreux fidèles», a-t-il déclaré à Sputnik.
Il a souligné que les patriarches et les présidents n'ont pas le droit de créer des Églises car «l'Église a été créée par Dieu et personne n'a le droit de créer de nouvelles Églises».
«Ce que le patriarche de Constantinople fait actuellement constitue une violation flagrante de toutes les règles patristiques et apostoliques selon lesquelles l'Église a vécu pendant 2.000 ans», a-t-il ajouté.
Le patriarche de Constantinople Bartholomée a signé ce samedi le tomos d'autocéphalie de l'Église orthodoxe d'Ukraine. La cérémonie a été diffusée en direct par plusieurs chaînes de télévision ukrainiennes depuis Istanbul. Avant la signature, un office religieux s'est déroulé dans l'église Saint-Georges d'Istanbul en présence du chef de la nouvelle structure religieuse, Épiphane Doumenko, ainsi que du Président Porochenko et de son épouse.
À l'initiative du Président ukrainien Piotr Porochenko et du patriarche de Constantinople Bartholomée, un «concile de réunification» a réuni le 15 décembre à Kiev principalement des représentants de structures religieuses non canoniques. Seuls deux évêques de l'Église orthodoxe ukrainienne (rattachée canoniquement au Patriarcat de Moscou) y ont pris part après quoi ils ont été interdits de prêtrise. Le «conseil» à Kiev a eu pour résultat l'élection du chef de la nouvelle «Église autocéphale», Épiphane Doumenko. L'Église orthodoxe russe a qualifié d'insignifiante la valeur canonique du «concile» à Kiev, et la possibilité de reconnaître Épiphane de tâche à peine réalisable.