Le feu qui s'est déclaré samedi à proximité du bâtiment du quotidien Le Parisien fait l'objet d'un intense débat depuis. En question: l'incendie mentionné dans des médias dans le cadre de la couverture de l'acte 7 des Gilets jaunes, ainsi que des tweets criant au caractère «inadmissible» de ce feu.
Ce qui a fait que certains, d'un côté, ont rétorqué à l'inadmissibilité d'une telle fake news propagée par des personnalités politiques, et, de l'autre, ont provoqué des appels à ne pas «mettre de l'huile sur le feu».
Par souci de cohérence, tous les défenseurs de la loi fake news qui ont accusé les gilets jaunes d’avoir incendié les voitures devant @le_Parisien devraient montrer l’exemple en supprimant leurs comptes Twitter. À commencer par le président de l’Assemblée Nationale En Marche. pic.twitter.com/amQ8MQTLbY
— Damien Lempereur (@dlempereur) 30 декабря 2018 г.
Chers journalistes indignés, peut-on humblement vous suggérer de rompre avec l'esprit de caste (comme de trop peu nombreux parmi vous l'on fait) pour dénoncer vos chers confrère qui ont attribué à l’incendie accidentel devant Le Parisien aux Gilets Jaunes?
— Henri Maler (@HMaler) 30 декабря 2018 г.
Quant a l'incendie devant le Parisien, on peut difficilement ne pas comprendre l'erreur des journalistes, qui a ete tres vite corrigé. Comme d'habitude, vous etes un petit opportuniste qui essaye de mettre de l'huile sur le feu. C'est minable et facile.
— Walther Schiller (@SchillerWalther) 30 декабря 2018 г.
L'une des premières personnes qui a évoqué cet acte «irresponsable et scandaleux» a été Catherine Gasté, reporter du Parisien, qui a par la suite supprimé son tweet initial et a affirmé n'avoir jamais mentionné littéralement le lien avec les manifestants:
«Je n'ai pas écrit Gilets jaunes», s'est-elle défendue.
La journaliste Catherine Gasté @catherinegaste a finalement retiré son tweet.https://t.co/5hVBWxhNNb pic.twitter.com/VOvTVI6JNb
— Fallait Pas Supprimer 📸 (@FallaitPasSuppr) 30 декабря 2018 г.
Encore une belle perle "combo" de @GBlardone faisant croire que ce sont des gens critiquant la presse qui ont accusé les manifestants (#GiletsJaunes) d'être auteurs de l'incendie devant Le Parisien alors que c'est précisément une journaliste du Parisien qui a affirmé cela.
— 🧣 Fʀᴇɴᴄʜ Oɴ Tʜᴇ Lᴇғᴛ 🇫🇷⭐️⭐️🇪🇺 🌍🍃 (@OnZeLeft) 30 декабря 2018 г.
Génie. pic.twitter.com/UUINAaVijM
Les publications des journalistes du quotidien ont été alors reprises par plusieurs médias, intégrées parfois dans les couvertures en direct de la septième journée de la mobilisation des Gilets jaunes, ce peu après un incendie à la Banque de France de Rouen. Certains ont espéré que l'enquête allait déterminer s'il s'agissait d'une coïncidence ou pas.
7 voitures incendiées devant le siège de @LesEchos @le_Parisien arisien, l’enquête dira si c’est vraiment une coïncidence, après les insultes contre d’autres rédactions aujourd’hui…Pendant ce temps des journalistes préparent le journal de demain. Merci aux messages de soutien. pic.twitter.com/3Gs0XGnd22
— Pierre Louette (@LouettePierre) 29 декабря 2018 г.
La maire de Paris, Anne Hidalgo, a aussi réagi dans la soirée, exprimant son soutien aux rédactions, mais a ensuite supprimé son message où elle jugeait cet incendie comme «inadmissible», sans pour autant directement mentionner les manifestants.
Anne Hidalgo qui supprime son tweet. Quand je pense que c’est la Maire de Paris… honteux. #GiletJaunes #Parisien #incendie #ActeVII #LaREM #Macronie #LR #insoumis #ChampsElysées #EmmanuelMacron pic.twitter.com/mQT1ogzpIw
— Sheik Lallmahamed🌀 (@_Sheik_L) 30 декабря 2018 г.
Inadmissible???? Pourquoi? On ne sait mêmes pas la source de l incendie! Ah quand la démagogie nous prend!!!!!
— pmontmatrois (@pmontmatrois) 29 декабря 2018 г.
Le ministre de l'Intérieur semble avoir lui aussi été désorienté et a supprimé les détails dans son tweet initial.
1ère version du tweet de la team @CCastaner ⬇️
— Fallait Pas Supprimer 📸 (@FallaitPasSuppr) 29 декабря 2018 г.
"surchauffe moteur"… je répète: "surchauffe moteur"
Tweet suppriméhttps://t.co/BynXIEM8p5 pic.twitter.com/8QsidV8I8H
L'essayiste Raphaël Glucksmann a également fait le lien entre l'incendie et le contexte des attaques multipliées contre les journalistes et rédactions, mais s'est excusé par la suite, accusé déjà par d'autres confrères.
Si l’incendie devant le Parisien est accidentel, mea culpa!
— Raphael Glucksmann (@rglucks1) 29 декабря 2018 г.
Il n’en reste pas moins que prendre les journalistes pour cible, comme c’est de plus en plus le cas, est le signe d’une dérive inquiétante. https://t.co/4jGLwbIitl
Ils ont prié ce soir pour que le Parisien de Bernard Arnault, prétendument en flammes, soit l'incendie du Reichstag des #GiletsJaunes. Las… Ils présenteront leurs excuses, on l'espère, pour ces fake news éhontées, ces insultes odieuses, ces pleurnicheries lamentables. #ActeVII pic.twitter.com/1cXOOGzWFJ
— Aude Lancelin (@alancelin) 29 декабря 2018 г.
Puis finalement, d'autres ont estimé qu'il fallait plutôt exprimer leur soutien aux Gilets jaunes, après que l'origine «accidentelle» de l'incendie a été confirmée.
Total soutien à toutes les vestes violemment retournées depuis qu'on a appris que l'incendie à proximité des locaux du journal "Le Parisien" n'était absolument pas dû aux gilets jaunes.
— Jean Hugon🔻 (@JeanHugon3) 30 декабря 2018 г.
Huit véhicules et une moto au total se sont retrouvés en feu devant le siège du journal, avait précédemment annoncé LCI. Le trafic a été brièvement suspendu sur une partie de la ligne 6 du métro de Paris, selon la RATP. Le feu a été maîtrisé peu avant 20h00.