Pour se rendre dans différents pays africains ainsi qu'en Israël, Alexandre Benalla utilise son passeport diplomatique délivré le 24 mai 2018, soit trois semaines après les événements du 1er mai ayant provoqué sa mise à pied avant que l'affaire n'éclate au grand jour.
«Nous, ministre des affaires étrangères, requérons les autorités civiles et militaires de la République française et prions les autorités des pays amis et alliés de laisser passer librement le titulaire du présent passeport et de lui donner aide et protection.»
Pour savoir pourquoi Alexandre Benalla n'a pas été obligé par l'Élysée de rendre son passeport diplomatique après avoir été licencié en juillet dernier, le média a contacté la présidence de la République et le Quai d'Orsay. Cette dernière n'a toutefois pas donné suite aux questions de Mediapart. M.Benalla n'a pas répondu non plus.
«Quand vous voyagez officiellement avec le Président, vous n'avez même pas besoin de passeport diplomatique. On vérifie juste que vous êtes sur la liste de la délégation et vous échappez aux contrôles à l'arrivée», a indiqué un ancien membre des cabinets ministériels cité par Mediapart.
Plus tôt, LCI indiquait que le récent voyage d'Alexandre Benalla au Tchad n'avait pas été son seul déplacement sur le continent africain au cours des dernières semaines. Selon ce média français, qui cite l'entourage de l'ancien conseiller d'Emmanuel Macron, M.Benalla y aurait rencontré «plusieurs Présidents». L'Élysée avait alors réitéré que le jeune homme n'était pas un «émissaire officiel ou officieux»
La porte-parole du ministère des Affaires étrangères a plus tard déclaré à l'AFP que le Quai d'Orsay avait réclamé fin juillet la restitution des deux passeports diplomatiques attribués à Alexandre Benalla dans le cadre de ses fonctions à l'Élysée.