Depuis des années, le gouvernement ne fait rien. On n'a pas besoin d'un tel gouvernement. Qu'il démissionne, a déclaré à Sputnik un protestataire, expliquant les raisons qui poussaient les Libanais à manifester.
«Nous exigeons que nos droits soient respectés. Où est la médecine? Les gens meurent au seuil des hôpitaux. […] Il y a sept mois nous avons élu un parlement qui n'a toujours pas formé de gouvernement de coalition. Cela signifie que le parlement ne remplit tout simplement pas ses fonctions, qu'il a bel et bien échoué», a fulminé l'interlocuteur de l'agence.
Une militante du parti Sabaa s'est jointe à la conversation:
«Nous réclamons la formation d'un nouveau gouvernement dans les meilleurs délais. Sans cela, le pays se précipite dans un gouffre».
Et d'ajouter que son parti avait adressé une requête au parlement, en réclamant la restitution de l'argent volé et la condamnation des corrompus.
Un autre manifestant a déclaré à Sputnik qu'il n'y avait pas au Liban de gouvernement uni sur la base des quotas.
«En fait, il y a dans le pays 18 mini-gouvernements qui sont unis par une seule chose qui consiste à travailler contre le peuple dans l'intérêt de leurs propres gains», s'est indigné le Libanais.
Des jeunes filles voilées ont mis des masques blancs où on pouvait lire: «démocratie, liberté, transparence». Pour dire que tout cela était interdit au Liban.
Ces actions de protestation se déroulent alors que le pays du cèdre connaît une crise politique liée à des tentatives de former un nouveau gouvernement de coalition, efforts qui patinent toujours à cause de divergences entre les partisans du rapprochement avec la Syrie, d'une part, et les partis politiques pro-occidentaux, de l'autre.
L'exemple des Gilets jaunes français dont la mobilisation ne date que de la mi-novembre s'est avéré contagieux. Le mouvement connaît des répliques bien que de moindre ampleur en Europe et ailleurs, devenant parfois un symbole du mécontentement général.