La volonté européenne d'obtenir une indépendance militaire par rapport aux États-Unis suscite chez les politiciens et les experts des pays différents une réaction plutôt sceptique, à la limite d'une attitude manifestement méprisante envers l'Europe qui s'approche, selon eux, de son déclin, écrit le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
Dans le contexte de la crise actuelle des relations euro-atlantiques, les dirigeants de l'UE sont notamment préoccupés par la hausse de l'instabilité et la présence de conflits ouverts et gelés à la périphérie de l'Union, notamment en Ukraine, dans les Balkans et en Méditerranée orientale. Ces derniers non seulement nourrissent le terrorisme international, mais aussi créent une menace directe d'escalade de conflits non-résolus.
Ainsi, l'UE ne peut pas et ne veut pas dépendre des affrontements, de l'amitié, ni d'autres aspects des relations entre les acteurs-clés: la Chine, les États-Unis et la Russie.
Le nationalisme populiste américain peut être présenté comme un nationalisme égocentrique lié aux idées de l'administration de Donald Trump qui estime que tout le monde (y compris ses alliés européens) vit aux frais des États-Unis et l'utilise à ses propres fins. Comme les relations transatlantiques sont actuellement au plus bas, les Européens constatent qu'il leur faut désormais compter uniquement sur leurs propres forces.
En Russie, il s'agit tout d'abord d'une réaction à une blessure psychologique causée par les relations avec l'Occident dans les années 1990 et 2000. Dans ce contexte, l'UE considère le rattachement de la Crimée à la Russie comme une indication de sa volonté de construire un nouvel empire, alors que Moscou est présenté comme un trublion et une menace potentielle contre la stabilité en Europe.
En général, le développent de la politique de défense de l'UE sera surtout défini par ses relations avec ses partenaires principaux. L'Otan évoluera probablement vers un partage de fonctions entre les alliés: l'Europe jouera un rôle régional, alors que les USA s'occuperont des questions globales, conclut Nezavissimaïa gazeta.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.