Apple: le fruit est toujours aussi défendu, à Paris comme à Moscou

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Apple rechigne fortement à donner accès à sa technologie. La firme californienne ne souhaite pas le faire concernant la puce NFC de l’iPhone et empêche ainsi les développeurs de plusieurs applications de connecter leurs systèmes de paiement. C’est par exemple le cas du passe Navigo dématérialisé ou du système russe de paiement par carte Mir.

Les Parisiens détenteurs d'iPhone forcés de garder leur bon vieux pass' Navigo? C'est pour l'instant le cas. Alors qu'Île-de-France Mobilités, l'autorité qui gère les transports parisiens, a annoncé que les prestataires Worldline et Conduent avaient été choisis pour mettre en œuvre le titre de transport dématérialisé, les utilisateurs de la marque à la pomme sont pour l'instant exclus de ce dispositif. La présidente du conseil régional, Valérie Pécresse, avait en 2016 promis de mettre en place cette technologie et ainsi permettre aux Franciliens de passer les portiques en utilisant leur smartphone. Et tout cela va arriver vite. C'est prévu pour l'été 2019 et les premiers tests ont commencé.

​Mais seuls les smartphones équipés d'Android, le système d'exploitation de Google, pourront utiliser cette innovation.

Un porte-parole d'Île-de-France Mobilités a en effet confirmé à l'AFP qu'Apple «refuse d'ouvrir la fonctionnalité NFC (Near Field Communication) qui permet le paiement instantané par smartphone, la réservant pour Apple Pay».

Une histoire de gros sous qui rendent difficiles les négociations avec les dirigeants de la firme de Cupertino. Apple Pay s'est d'ailleurs déjà retrouvée dans le viseur de Bruxelles par le passé et pourrait bien l'être à nouveau. Car la firme à la pomme veille au grain et veut que l'on passe par son application Wallet. Selon le site Consomac, la marque à la pomme teste l'ajout de cartes de transport pour cette «app» dans plusieurs villes telles que Tokyo ou Londres. Valérie Pécresse a par ailleurs confirmé à nos confrères du JDD qu'Île-de-France Mobilités était actuellement en négociations avec Apple, mais aussi avec SFR et Bouygues. Pour le moment, seuls les utilisateurs d'Orange pourront bénéficier du titre de transport dématérialisé.

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Les transports parisiens ne sont pas les seuls à faire les frais de la réticence d'Apple à laisser d'autres prestataires accéder à sa technologie. Mir, l'équivalent russe de Visa et Mastercard, a récemment annoncé son intention de créer sa propre application de paiement sans contact. Les cartes de Mir ne pouvant pas être utilisées avec Google Pay ou Apple Pay, la compagnie russe
a décidé que l'on n'était jamais mieux servi que par soi-même. Vladimir Komlev, dirigeant du Système national des cartes de paiement par carte (NSPK), a précisé que MirPay serait disponible début 2019 et que quatre banques du pays seraient en mesure de le proposer à leurs clients. Elles seront par la suite rejointes par d'autres établissements.

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​Mais à l'instar des usagers des transports parisiens, les possesseurs d'iPhone en Russie devront garder leur carte bleue. MirPay ne sera accessible qu'aux utilisateurs d'Android. Les détenteurs de cartes Mir devront télécharger une application dédiée sur Google Play et lier leurs cartes à cette dernière. Il sera également possible de le faire via l'application mobile de la banque. Aucun lancement n'est en revanche prévu concernant Apple.

Vladimir Komlev a rappelé que la plateforme était inaccessible dans son essence ajoutant qu'«Apple ne fournit d'accès à son module NFC à personne».

Les fans d'iOS, le système d'exploitation de la marque créée par Steve Jobs, ne peuvent donc payer que via Apple Pay.

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En plus d'être connu pour verrouiller ses systèmes d'exploitation, Apple a, à plusieurs reprises, défrayé la chronique. En 2016, l'«erreur 53» avait fait couler beaucoup d'encre. Un bug rendait inopérants «les iPhone dont le bouton "Home" a été réparé en dehors des boutiques officielles» selon le site spécialisé Zdnet. Plus récemment, en 2018, plusieurs utilisateurs s'étaient plaints que leurs smartphones Apple aient perdu la tactilité de l'écran après l'avoir fait réparer hors des circuits officiels. L'année précédente, c'est le «Batterygate» qui entachait l'image de la marque à la pomme. Elle avait été poussée à reconnaître que les performances des iPhone 6 étaient diminuées… pour préserver leurs batteries.

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