Tenus vendredi derniers sur le plateau de CNews, les propos sur l'islam de l'ancienne collaboratrice de Charlie Hebdo Zineb el Rhazoui ont provoqué contre elle une vague d'insultes et de menaces de mort, écrit Le Figaro.
«Il faut que l'islam se soumette à la critique, qu'il se soumette à l'humour, qu'il se soumette aux lois de la République, qu'il se soumette au droit français. On ne peut pas venir à bout de cette idéologie en disant aux gens "l'islam est une religion de paix et d'amour"», avait-elle alors affirmé.
Depuis ce passage télé, l'ancienne journaliste de Charlie hebdo, @ZinebElRhazoui reçoit des centaines de tweets de menaces de mort, d'appels à la violence et au viol ainsi que de nombreuses insultes de la part d'intégristes musulmans (et pas que). pic.twitter.com/1qUem7WY3N
— JOD (@jo_delb) 18 декабря 2018 г.
Cette journaliste franco-marocaine qui, selon Le Figaro, est régulièrement prise pour cible par des fondamentalistes pour sa critique de l'islam politique comme radical, n'envisage pas de revenir sur «ses propos de bon sens», comme elle l'a souligné, toujours à l'antenne de CNews.
La journaliste est même prête à poursuivre ceux qui la menacent en justice.
«J'espère que les auteurs de ces messages seront identifiés et mis devant leurs responsabilités», a-t-elle déclaré au Figaro avant d'ajouter que «l'impunité judiciaire doit cesser».
En fait, son avocat, Me Thibault de Montbrial, a déposé mardi une plainte pour «menaces de mort» et a transmis les messages aux enquêteurs pour qu'ils fassent «des réquisitions auprès de Facebook et Twitter pour remonter jusqu'à leurs auteurs».
Dans l'interview au Figaro, la journaliste évoque également un climat délétère et un manque de soutien de la part de la presse de gauche.
«Quatre ans après l'attentat de Charlie Hebdo, la situation est pire que jamais. Cette campagne de haine n'a même pas été provoquée par une caricature, mais par une phrase aussi simple que ça. […] Qu'attendent les journaux qui font des portraits dithyrambiques d'islamistes notoires pour raconter ce que je subis? Où sont ceux qui se disaient "Charlie" en 2015?», a-t-elle souligné.
Le Figaro rappelle que Zineb el Rhazoui n'était pas à la rédaction de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015 lors de l'attaque des terroristes mais que depuis, elle vit «sous étroite protection policière». Toujours selon le quotidien, la journaliste avait déjà été la cible de messages haineux fin septembre, après avoir déclaré dans l'émission Punchline de C8 que les femmes voilées affichaient «une idéologie qui est celle de l'islam radical, qui est une idéologie dont l'aboutissement est le terrorisme». Ces propos lui avaient alors valu une plainte du Collectif contre le racisme et l'islamophobie (CRI).