La mise en place de l'armée du Kosovo est une grossière violation de la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies qui vise à aggraver la situation dans les Balkans et qui risque de relancer le conflit dans la région, a déclaré ce vendredi le ministère russe des Affaires étrangères.
«Le 14 décembre, le "parlement" a décidé à Pristina de transformer les Forces de sécurité du Kosovo en une "armée" à part entière. Cette démarche est une grossière violation de la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l'Onu qui vise à dégrader sérieusement la situation dans les Balkans et qui risque de faire reprendre le conflit militaire dans la région», a noté le ministère dans un communiqué.
«Nous constatons que le "Premier ministre" kosovar, Haradinaj, qui, encouragé par les États-Unis, a décidé d'aggraver la crise et qui lance systématiquement des menaces de reprise de la violence et de la guerre dans les Balkans, incarne l'inconsistance du concept imposé par la propagande occidentale de formation d'une "souveraineté" kosovare», a indiqué le ministère.
Moscou a dit espérer que les forces internationales au Kosovo prendraient les mesures nécessaires pour dissoudre l'armée du Kosovo.
«Nous partons du fait que les forces internationales présentes au Kosovo, avant tout la MINUK [Mission d'administration intérimaire des Nations unies au Kosovo, ndlr] et la Force pour le Kosovo [KFOR, ndlr] se doivent, en conformité avec leurs mandats […] de prendre des mesures immédiates et intégrales en vue de la démilitarisation et de la dissolution de toute formation armée des Albanais du Kosovo», a-t-il ajouté.
Aujourd'hui forts de 2.500 membres, les effectifs de la KSF doivent en outre passer à 5.000, plus environ 3.000 réservistes. Le vote de vendredi a été immédiatement salué par les États-Unis, alors que le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a regretté la décision de Pristina.