Nouvel allié de la Russie — le Venezuela, contre l'ancien ennemi — les États-Unis. Lorsque la Maison-Blanche décore son arbre de Noël, la Main du Kremlin déploie deux bombardiers Tu-160 «dans l'arrière-cour» de Washington. En voici le but ultime tel que le comprennent le correspondant de la chaîne CNN Brian Todd et ses experts: «rétablir l'influence russe au niveau de l'URSS».
Vladimir Poutine «cherche apparemment à prévenir les États-Unis et démontrer qu'il peut "jouer dans notre arrière-cour" et que la Russie maintient des capacités militaires considérables», a déclaré Derek Chollet, ex-assistant du secrétaire américain à la Défense. Ce qui suscite une préoccupation surtout dans le contexte de «la coopération de deux antagonistes forts des États-Unis qui se réalise dans le style de la guerre froide», frémit-il.
Sans aucun doute, la Main du Kremlin prépare un autre geste «agressif» — comment encore expliquer le déploiement des bombardiers «capables de se déplacer deux fois plus vite que le son»?… «Un tournant préoccupant» pour les États-Unis, précise le correspondant de CNN.
Tony Shaffer, lieutenant-colonel à la retraite, précise de son côté la principale dangerosité du Tu-160, selon lui:
«Ce bombardier a été conçu afin de permettre de percer la défense aérienne à haute et à basse altitude, avec des armes nucléaires à son bord, c'est-à-dire il est capable de livrer des armes nucléaires vers le lieu de destination. Cet avion a été construit pour pouvoir lancer une offensive et pénétrer dans notre espace aérien à l'époque de la guerre froide.»
En même temps, la diplomatie russe a qualifié à son tour de fausses et d'inventées les informations sur une éventuelle présence d'armes nucléaires à bord des avions Tu-160 russes au Venezuela.
«Poutine a laissé clairement comprendre par ses agissements et propos qu'il était déterminé à rétablir l'influence russe au niveau de l'URSS», a tout de même insisté Shaffer.
Puis, face à l'ambassadeur américain en Colombie, Kevin Whitaker, qui a qualifié les avions russes de «pièces de musée», la Défense russe a estimé que c'était des propos d'amateur.
Le ministre vénézuélien de la Défense Vladimir Padrino Lopez a publié une vidéo du départ des Tu-160 et a remercié la Russie pour «l'expérience partagée et l'échange opérationnel».
Y con el despegue de los "Cisnes Blancos" TU160 despedimos a nuestros amigos de la Federación Rusa, con quienes compartimos experiencias e intercambios operacionales en estos #VuelosOperativoscombinadosVzlaRusia2018 para la garantía de la Paz. @ceofanb @CODAI_FANB @AviacionFANB pic.twitter.com/O7x3qIfRGT
— Cmdte Codai (@cmdtecodai) 14 декабря 2018 г.
Or, face à la Main habile du Kremlin, il faut toujours être sur ses gardes…