L'Algérie en particulier et l'Afrique du Nord en général pourraient finalement ne pas être le deuxième berceau de l'humanité après l'Afrique de l'Est, a indiqué ce 14 décembre le magazine Le Point citant des chercheurs français se tenant à l'opposé des affirmations de leur homologue algérien Mohamed Sahnouni, publiées le 29 novembre par la revue Science. Ces scientifiques remettent en cause la fiabilité des résultats obtenus quant à la datation des objets découverts en utilisant la méthode du paléomagnétisme.
«La technique du paléomagnétisme n'est pas une méthode adaptée à une datation précise», a déclaré le paléoanthropologue Jean-Jacques Hublin.
La méthode utilisée par le professeur algérien repose sur l'exploitation des données concernant l'alignement des particules métalliques dans les roches suivant le champ magnétique terrestre dont la position du pôle Nord s'inverse tous les 700.000 ans. Considérant que cette technique permet une datation grossière des roches, selon les spécialistes cités par Le Point, «les paléontologues ne l'utilisent que pour comparer l'âge des roches entre elles, mais pas pour établir une datation exacte».
En effet, évoquant la complexité du procédé de datation, le scientifique algérien a affirmé à TSA que «ce dernier aspect des recherches était le plus ardu à entreprendre parce que la pertinence des découvertes dépendait des datations».
«On a appliqué trois méthodes: le paléomagnétisme ou inversion du champ magnétique terrestre au cours du temps, la résonance paramagnétique électronique ou Electron Spin Resonance en anglais, et la biochronologie des grands mammifères fossiles associés aux restes archéologiques découverts, notamment le mastodonte [Annacus, ndlr], les suidés, et les Equus», a-t-il encore précisé.
Pour rappel, des galets en calcaire et en silex taillés ont été découverts non loin de Sétif, à 300 kilomètres à l'est d'Alger, par une équipe de chercheurs internationaux, dont des Algériens, selon des travaux publiés le 29 novembre dans la revue Science. Ces outils ressemblent exactement à ceux dits Oldowan, trouvés jusqu'alors principalement en Afrique de l'Est.