Ankara a «déjà terminé la préparation de l'opération dans cette région de la Syrie» (à l'est de l'Euphrate, ndlr) et «ne croit plus aux promesses de Washington», a expliqué Erdogan cité par le quotidien Nezavissimaïa gazeta. Cette opération annoncé pourrait non seulement conduire à l'élimination totale des unités kurdes, qui ont apporté une grande contribution à la victoire contre les terroristes, mais également à une confrontation directe entre les troupes turques et américaines, selon le journal.
Le Pentagone semblait avoir entendu la requête de son allié de l'Otan et, quelques jours plus tard, lors de sa tournée au Moyen-Orient, le secrétaire à la Défense américain James Mattis avait confirmé la suspension des fournitures d'armes aux Kurdes syriens.
Étant donné que les FDS et YPG sont considérées par les USA comme «l'opposition modérée», il est évident qu'une partie de ces armes se retrouvera forcément à disposition des unités kurdes au nord de la Syrie. Ou qu'elles s'y trouvent déjà. Et même si les YPG n'ont pas obtenu de nouvelles armes, elles ne comptent certainement pas rendre les anciennes aux Américains. Visiblement, Ankara est à bout de patience et décide de jouer le tout pour le tout.
Comment vont agir les USA? Abandonneront-ils leur allié dans l'espoir d'améliorer les relations avec leur partenaire de l'Otan ou se rangeront-ils du côté des Kurdes? Dans le second cas, il faudrait s'attendre à un conflit entre deux membres de l'Otan complètement imprévisible en termes d'ampleur et de conséquences, susceptible de dégénérer jusqu'à l'effondrement de l'Alliance, conclut le quotidien.
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