La montée des tensions dans les relations sino-américaines, consécutives à l'arrestation, effectuée à la demande des États-Unis, d'une cadre de Huawei, Meng Wanzhou, au Canada, risque de déboucher sur des actions de protestation auprès des ambassades respectives de ces pays à Pékin, ainsi que de provoquer le boycott de marchandises américaines, annoncent les médias chinois.
Comme le signalent des reporters russes, présents sur les lieux, les autorités de Pékin ont déployé mardi des groupes de police spéciale autour de l'ambassade du Canada. Les policiers ne permettent plus aux passants de s'arrêter près de la mission diplomatique, ni de la prendre en photo. Des mesures analogues ont été prises près de l'ambassade américaine.
«La tension qui monte oblige certaines compagnies chinoises ainsi que des citoyens à boycotter les marchandises américaines», écrit le journal chinois Global Times. À titre d'exemple, il cite une déclaration de la société Manpad, basée à Shenzhen, qui fabrique des dispositifs électroniques.
Celle-ci a déclaré qu'en signe de soutien à Huawei, elle se servirait de puces de cette entreprise et rembourserai à ses employés 15% du prix des téléphones mobiles Huawei. Dans le même temps, ceux aperçus en possession d'un mobile de la marque Apple seraient punis d'une amende égale au prix d'un de ces appareils. La société a également annoncé qu'elle n'achèterait plus jamais de voiture américaine.
Chengdu RYD Information Technology, firme tech du sud-ouest, a promis à ses employés des «récompenses» s'ils achetaient des appareils Huawei, selon une notice interne divulguée en ligne et confirmée par l'entreprise sur son compte officiel de messagerie WeChat.
Meng Wanzhou, 46 ans, directrice financière de Huawei et fille du fondateur et directeur général du groupe, Ren Zhengfei, a été arrêtée le 1er décembre à l'aéroport international de Vancouver. Son interpellation a été confirmée mercredi. Les États-Unis demandent son extradition dans le cadre d'une affaire de non-respect par Huawei des sanctions américaines contre l'Iran.
Le groupe Huawei a pour sa part déclaré que peu d'informations lui avaient été fournies concernant les accusations portées contre Mme Meng. Dans un communiqué, l'équipementier des télécoms a ajouté «n'être au courant d'aucun agissement répréhensible» de la part de sa directrice financière.