La fusillade qui s'est produite mardi soir dans le centre de Strasbourg a emporté la vie de trois personnes, a fait savoir le ministre français de l'Intérieur. Le maire de la ville Roland Ries avait plus tôt annoncé, dans un commentaire à l'AFP, que l'attaque avait fait quatre morts et une dizaine de blessés, précisant que le pronostic vital de trois ou quatre personnes pouvait être engagé.
Lors de la conférence de presse donnée cette nuit, Christophe Castaner a en outre fait savoir qu'il avait décidé de passer en «urgence attentat» en France.
«Le gouvernement vient de décider de passer en urgence attentat, avec la mise en place de contrôles renforcés aux frontières, et des contrôles renforcés sur l'ensemble des marchés de Noël en France pour éviter le risque de mimétisme», a-t-il déclaré, cité par l'AFP.
Pour rappel, vers 20h00, un homme a ouvert le feu rue des Orfèvres, près du marché de Noël, avant de prendre la fuite. La préfecture a ensuite fait savoir que son identité avait été établie. Dans les minutes qui ont suivi les faits, les médias avaient évoqué un mort et trois blessés, puis le bilan n'a pas cessé de s'aggraver. Les précédentes informations transmises par la préfecture faisaient état de deux morts et 12 blessés, dont six graves. D'après l'agence de presse ANSA, un Italien figure parmi les blessés.
Le tireur toujours recherché
La mairie de la ville, écrit le Figaro, indique qu'une seconde opération serait en cours près de la place Broglie, à trois ou quatre kilomètres de Neudorf. En outre, le quotidien évoque un soupçon avéré sur une deuxième personne.
France Soir ajoute que l'opération de police qui s'est tenue rue d'Épinal, dans le quartier de Neudorf, s'est révélée infructueuse et que le tireur serait encore dans la nature. La police, citée par l'AFP, confirme que l'auteur présumé de la fusillade n'est pas localisé pour le moment.
Que sait-on du suspect?
Se référant à ses sources, BFM TV précise qu'une perquisition avait eu lieu ce mardi matin au domicile de l'auteur présumé et ce en lien avec un braquage. Des grenades y auraient été retrouvées, alors que le suspect aurait échappé à l'interpellation. L'AFP informe pour sa part, citant une source proche du dossier, que l'individu en question devait être interpellé mardi matin.
Une vidéo qui aurait été filmée sur les lieux de la fusillade à #Strasbourghttps://t.co/8IzU59bNcU pic.twitter.com/xx0VkCBQVZ
— Sputnik France (@sputnik_fr) 11 décembre 2018
D'après des sources policières, citées par l'AFP, l'auteur présumé de l'attaque serait un homme de 29 ans fiché «S». BFM TV précise qu'il était connu pour fréquenter les milieux radicaux strasbourgeois. Selon les informations du Figaro, l'auteur présumé de la fusillade s'appelle Chérif C. et est né en 1989.
Une photo de l'homme qui serait l'auteur de l'attaque circule sur Twitter:
l'auteur présumé: CHEKATT Chérif né le 4 février 1989 à Strasbourg. #LCI #CNEWS pic.twitter.com/Tw8AAgbqFU
— GEORGES50400 (@GEORGES504001) December 12, 2018
L'assaillant aurait été blessé
Comme le précise BFM TV, se référant à ses sources, le tireur a quitté le marché de Noël en taxi. Le chauffeur a ensuite fait savoir aux forces de l’ordre que l’assaillant présumé saignait, blessé par un militaire de l’opération Sentinelle.
Réaction des réseaux sociaux
Le tag #jesuisstrasbourg a fait son apparition sur des réseaux sociaux. Des internautes expriment leur chagrin face à la tragédie qui s'est produite à Strasbourg et compatissent avec les proches des victimes.
Ce soir notre grande dame ne brille plus de mille feu, son cœur est triste et pleurs ses enfants…… #prayforstrasbourg #jesuisstrasbourg #courageanosforcedelordre pic.twitter.com/pZHHdMgQhe
— NDJ (@NDJphotographie) 11 décembre 2018
D'autres lancent des reproches, indiquant qu'au lieu d'attraper des fichés «S», les autorités interpellent des Gilets jaunes.
C'est plus facile d'interpeller 1500 #GiletsJaunes plutôt que d'arrêter les fichés S qui se baladent tranquillement en France… Bravo le gouvernement une fois de plus. #Strasbourg
— Cédric D. (@badagous) 11 décembre 2018
Comme l'a annoncé l'AFP, la police et la préfecture ont évoqué «la piste terroriste». La section antiterroriste du parquet de Paris a été saisie de l'enquête, notamment pour «assassinats, tentatives d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle».
Le ministre de l'Intérieur, qu'Emmanuel Macron avait chargé de se rendre sur place, est arrivé à Strasbourg, apprend-on.