Le Premier ministre Charles Michel se trouve dimanche matin chez le Roi pour annoncer la recomposition du gouvernement après le choix des ministre N-VA de quitter le gouvernement, a indiqué le vice-premier ministre Didier Reynders.
M.Michel a proposé samedi soir de remplacer les ministres flamands de la N-VA au sein du gouvernement après un ultimatum lancé par ce parti nationaliste flamand qui s'oppose à ce que la Belgique approuve le Pacte de l'Onu sur les migrations.
Si le Premier ministre Charles Michel part dimanche au Maroc pour approuver ce Pacte, il «décollera comme Premier ministre de la suédoise (le nom donné à la coalition actuelle, ndlr) et atterrira comme Premier ministre de la coalition Marrakech», a prévenu M.De Wever, laissant ainsi planer l'hypothèse d'un gouvernement sans la N-VA.
«Je prends (…) acte ce soir que la N-VA quitte la majorité» et «je vais (…) proposer que deux secrétaires d'État remplacent les trois ministres N-VA afin de garantir la continuité et le bon fonctionnement de nos institutions», lui a répondu M.Michel.
La N-VA est le seul des quatre partis de la coalition gouvernementale à être opposé à ce Pacte, qui doit être approuvé lundi et mardi par les pays de l'Onu avant d'être ratifié à l'occasion d'un vote à New York le 19 décembre à l'Assemblée générale des Nations unies.
La crise, qui était latente depuis plusieurs semaines, a éclaté mardi soir, quand Charles Michel a annoncé son intention de se tourner vers le Parlement, faute d'unanimité au sein du gouvernement en faveur du pacte. Il en allait de la «crédibilité» de la Belgique au plan international, avait expliqué le Premier ministre belge, qui a lui-même défendu ce texte à la tribune de l'Onu fin septembre.
Après deux jours de débats houleux à la Chambre des députés, une large majorité droite/gauche — isolant la N-VA aux côtés du parti anti-immigration Vlaams Belang — s'est dégagée jeudi pour voter une résolution demandant au gouvernement de soutenir le pacte.
Programmée pour les 10 et 11 décembre, la conférence de Marrakech devrait «formellement entériner» le Pacte mondial sur les migrations de l'Onu avant une «résolution prévue à l'Assemblée générale» des Nations unies le 19 décembre.
Le texte d'environ 40 pages détaille 23 objectifs dont: «lutter contre les facteurs négatifs et les problèmes structurels qui poussent des personnes à quitter leur pays d'origine», «sauver des vies», «ne recourir au placement en rétention administrative des migrants qu'en dernier ressort», ou «assurer l'accès des migrants aux services de base».