Les États-Unis ont dénoncé vendredi le Pacte mondial sur les migrations qui concourt, selon eux, à l'établissement d'une gouvernance mondiale aux dépens du droit souverain des pays à gérer leur système d'immigration.
Dans un communiqué diffusé par la mission diplomatique américaine aux Nations unies, Washington a rappelé qu'il avait quitté les négociations sur ce Pacte parce que les objectifs du document étaient incompatibles avec la loi et la politique américaines, avec les intérêts du peuple américain.
«Nos décisions en matière de politique d'immigration doivent toujours être prises par les Américains et les Américains uniquement. Nous déciderons de la meilleure manière de contrôler nos frontières et qui sera autorisé à entrer dans notre pays», ont souligné les États-Unis dans leur communiqué.
«L'approche globale de la Déclaration de New York n'est tout simplement pas compatible avec la souveraineté américaine», a fait remarquer l'ambassadrice du pays aux Nations unies, Nikki Haley.
L'Onu a réagi rapidement par la voix du porte-parole de son Secrétaire général, Stéphane Dujarric.
«C'est, semble-t-il, défier toute logique d'imaginer gérer la migration sans discussion mondiale», a-t-il noté lors d'un point de presse, cité par les médias.
En septembre 2016, les 193 membres de l'Assemblée générale de l'Onu avaient adopté à l'unanimité un texte appelé Déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants qui visait à améliorer la gestion internationale (accueil, aide au retour…) des mouvements de réfugiés et de migrants. Mais depuis, plusieurs pays, de l'Italie à l'Australie, en passant par la Hongrie, l'Autriche et Israël, ont fait part de leur retrait ou du gel de leur décision de signer le document, plus communément appelé Pacte de Marrakech, du nom de la ville marocaine qui accueillera les 10 et 11 décembre la conférence internationale sur les migrations.
Ces décisions sont «regrettables», a encore affirmé Stéphane Dujarric, ajoutant qu'il n'y avait pas «de porte close» et que tous ces pays seraient «les bienvenus» s'ils voulaient revenir.
Le Pacte n'est juridiquement pas contraignant, mais les pays qui l'ont rejeté ont fait valoir qu'ils voulaient conserver une gestion nationale des flux migratoires et qu'ils redoutaient l'utilisation du Pacte lors de recours devant la justice.