Les hésitations de Beyrouth concernant le cadeau russe de plusieurs millions de cartouches pour fusils d'assaut Kalachnikov s'expliquent sans doute par les pressions auxquelles le Liban est exposé, a estimé dans un entretien accordé à Sputnik Fuad Khashish, spécialiste libanais du Proche-Orient.
«Les États-Unis, le Royaume-Uni et même les pays du Golfe sont préoccupés par la perspective de livraisons d'armes russes au Liban. Ils y perçoivent une menace pour leurs intérêts», a indiqué l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que l'essentiel des armements de l'armée libanaise étaient de fabrication américaine ou française.
«Quoi qu'il en soit, les fusils d'assaut Kalachnikov sont très répandus tant au sein de la population que dans l'armée. Aussi, les cartouches seront-elles très demandées au ministère de l'Intérieur, si ce n'est par l'armée libanaise», a déclaré l'expert.
La semaine dernière, le journal libanais Al-Akhbar écrivait que Beyrouth avait refusé d'accepter l'offre russe de plusieurs millions de cartouches pour fusils d'assaut Kalachnikov, précisant que leur calibre ne correspondait pas aux standards libanais, conformes aux armements de l'Otan.
À l'heure actuelle, les Américains sont les principaux fournisseurs de matériel de guerre de l'armée libanaise. Dans le cadre du programme d'assistance militaire à Beyrouth, les États-Unis ont déjà livré des armements et du matériel militaire pour 1,5 milliard de dollars et ont formé plus de 30.000 militaires libanais. Les livraisons américaines au Liban comprenaient des appareils d'aviation à hélices, des systèmes d'artillerie, des armes d'infanterie de tout type, des munitions, des moyens de liaison, des blindés et des lance-grenades.