La quasi-totalité des médias français ont couvert les affrontements qui ont opposé «gilets jaunes» et forces de l'ordre le samedi 24 novembre à Paris. Au lendemain de la manifestation qui s'était déroulée sur la plus belle avenue du monde, un reporter de BFM TV a montré une zone dépavée de la chaussée et en a rejeté la responsabilité sur les «gilets jaunes».
«Pour vous montrer aussi un peu la violence et ces traces qui restent encore ce matin, ce sont ces zones totalement dépavées sur les Champs-Élysées, ça c'est sur une centaine de mètres, plus aucun pavé que les manifestants ont jeté sur les forces de l'ordre», avait-il déclaré. Alors qu'en réalité, il s'agissait d'une zone de travaux.
Voilà la vidéo de la #FakeNews de @BFMTV qui dit clairement que ces zones entièrement dépavées des #ChampsElysees sont l'oeuvre totale des #GiletsJaunes alors que ce sont les zones de travaux de la piste cyclable. A RT #desinformation pic.twitter.com/LRZ9DD2jsO
— Arnaud Santimaria ☨ (@santiarnaud) 25 ноября 2018 г.
Les internautes n'ont pas manqué de remarquer cette bourde et ont accusé BFM TV de leur fournir de fausses informations.
À l'issue de vérifications, il s'est avéré que le secteur dépavé était effectivement un tronçon de construction d'une piste cyclable sur les Champs-Élysées.
Interpellé sur Twitter, le journaliste de BFM TV a reconnu son erreur et publié un message d'excuses.
J’ai fait une erreur et je la reconnais volontiers. Il y a eu des pavés enlevés mais pas autant. Une erreur cela peut arriver aussi en exerçant votre métier. Je ne suis pas infaillible.
— Barthelemy Bolo (@B2Bolo) 26 ноября 2018 г.
BFM TV a elle aussi publié un tweet sur le sujet.
Notre journaliste a reconnu son erreur dès le lundi 26 novembre au matin, expliquant avoir été induit en erreur par les images du samedihttps://t.co/vsQ7nNfSKW
— BFMTV (@BFMTV) 28 ноября 2018 г.
Visant dans un premier temps la hausse du prix des carburants, le mouvement des «gilets jaunes» s'est par la suite élargi pour exprimer son mécontentement envers le pouvoir et la presse, notamment contre BFM TV dont l'honnêteté journalistique est remise en question.
Ainsi, le 19 novembre, une cinquantaine de «gilets jaunes» s'étaient rendus dans la soirée devant la rédaction de BFM TV pour y crier leur colère.
@BFMTV alors on ne montre pas ça à la télé? #Bfm #menteurs!!! #bfmmenteurs!! Le 17 c’est maintenant!! Nous sommes tous des gilets jaunes!! #MacronDémission!! pic.twitter.com/p0deNck9A7
— Patriote de France NN (@NicolasNoto1) 21 ноября 2018 г.
Deux jours plus tard, une équipe de tournage de la chaîne qui était arrivée à un barrage filtrant de «gilets jaunes» près de Bordeaux, n'avait pas réussi à faire de reportage et a dû repartir sous escorte policière. Les manifestants ont poursuivi les journalistes en criant: «C'est vous les fake news!», «Menteurs!», «Vous pourrissez le peuple», «On ne veut pas de vous!» et «Dégagez!».
Quand @BFMTV se fait dégager de Bordeaux par les #GiletsJaunes!
— Armelle (@FermeTesYeux) 21 ноября 2018 г.
« C’est vous les fake news! » « Vous pourrissez le peuple » « On veut pas de vous! » « dégagez!! » pic.twitter.com/1jzp36FJ2f
En outre, un homme s'était placé dans le champ de la caméra avec un t-shirt exprimant clairement son attitude envers la chaîne: «BFMTG — Fake 24/7».
"BFMTG FAKE 24/7" Bravo 😂😂😂 pic.twitter.com/TgfktYB62s
— Othal (@Othal78904638) 17 ноября 2018 г.
Dans son discours à la Nation tenu le mardi 27 novembre à la suite des violentes manifestations à Paris, Emmanuel Macron a assuré avoir vu les difficultés des Français tout en réitérant qu'il n'allait pas lever les taxes sur le carburant pour autant.
Depuis le 17 novembre, les «gilets jaunes» organisent des manifestations dans toute la France, bloquant des routes ou occupant des ronds-points. Ils étaient 282.000 mobilisés le 17 novembre et encore quelque 106.000 le 24 novembre, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, que les «gilets jaunes» considèrent comme très sous-estimés.