L'Algérie aurait déployé l'équivalent d'une muraille de Chine (6.400 kilomètres) de barbelés le long de sa frontière avec le Maroc. C'est ce que relate ce 29 novembre le journal arabophone marocain Al Massae, citant des sources algériennes.
6.000 kilomètres de barbelés ont été posés pour cette muraille dont la construction a débuté, selon ces sources, il y a quelques années. Les autorités algériennes ont aussi installé plusieurs dizaines de tours de contrôle équipées de caméras de surveillance le long de cette muraille, selon les mêmes sources.
Dans le but de renforcer le dispositif de surveillance de la frontière avec son voisin marocain, l'Algérie a aussi, rappelle Al Massae, acquis et déployé des drones et des radars reliés directement aux services de contrôle des frontières. Ceci s'ajoute aux unités de l'armée, de la gendarmerie et des gardes-frontières qui quadrillent les frontières est, ouest et sud du pays, a ajouté le quotidien.
Dans le contexte de l'appel du roi Mohammed VI à l'Algérie pour l'ouverture d'un dialogue «franc et direct» pour relancer les relations bilatérales sur des bases saines, où il a évoqué la nécessité de rouvrir la frontière commune entre les deux pays fermée depuis 1994, Amar Ghoul, ancien ministre algérien du Tourisme et de l'Aménagement du territoire, a déclaré le 25 novembre devant la presse à Alger que la réouverture de la frontière était uniquement dans l'intérêt du Maroc.
Expliquant le déséquilibre dans les échanges entre les deux pays donnant l'avantage, selon lui, à Rabat plus qu'à Alger, M.Ghoul a lancé que «nous amenons notre huile, notre sucre et tous ces biens que nous payons dans l'année à coups de milliards de dollars, en contrepartie, ils [le Maroc via la frontière, ndlr] nous inondent de haschich et de drogues». Le deuxième point sur lequel s'est appuyé l'ex-responsable algérien pour justifier son affirmation est la question des migrants sahariens et subsahariens. «Ils [les Marocains, ndlr] nous envoient les migrants subsahariens et après nous dénoncent de les avoir jetés dans le désert», a-t-il martelé.
Pour rappel, le 6 novembre, à l'occasion du 43e anniversaire de la Marche verte, le roi Mohammed VI a proposé, dans son discours à la nation, aux autorités algériennes de relancer les relations bilatérales en créant un «mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation» destiné à permettre de régler les différends entre les deux pays. Il a évoqué notamment la réouverture de la frontière. Les autorités algériennes n'ont pas encore réagi officiellement à la proposition marocaine.