La plateforme de réservation de logements en ligne Airbnb a annoncé lundi 19 novembre avoir décidé de renoncer à proposer des offres dans les colonies israéliennes de Cisjordanie occupée. Si cette mesure a déjà été à plusieurs reprises critiquée par les autorités israéliennes, les Palestiniens l'ont en revanche trouvée positive et conforme au droit international.
Dans une interview accordée à Sputnik, Alan Baker, ex-consultant juridique pour la diplomatie israélienne et ancien ambassadeur du pays au Canada, a expliqué que c'était initialement le secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saeb Erekat, qui s'était adressé au directeur général d'Airbnb dès 2016 avec la demande d'organiser ce boycott.
Or, estime-t-il, hormis quelques remerciements de la part des adversaires d'Israël, la plateforme ne tirerait aucun profit de sa décision.
«Ils perdent de nombreux clients israéliens en Cisjordanie, dans des villes et des villages israéliens. En outre, un grand nombre de personnes partout dans le monde peuvent qualifier cette décision d'extrêmement hostile à l'encontre d'Israël. Ils peuvent croire qu'Airbnb soutient des organisations qui cherchent à faire du mal à Israël», a-t-il souligné.
Outre les juifs, signale M. Baker, les conséquences de ce boycott seraient ressenties par tous les habitants de la zone:
«La Cisjordanie est une zone industrielle où les juifs, les chrétiens et des musulmans travaillent ensemble pour le bien commun, c'est pourquoi la décision de l'administration d'Airbnb nuira non seulement aux juifs mais aussi aux représentants d'autres religions.»
La décision d'Airbnb est d'autant plus étrange que la plateforme continue à référencer des locations dans d'autres territoires contestés dont la Sahara occidental et Chypre du Nord.
«Je pense que le fait qu'ils cessent de travailler en Cisjordanie mais continuent de le faire dans d'autres régions contestées montre qu'ils sont loin de poursuivre des intérêts publics et économiques. C'est plutôt une prise de position politique sur laquelle ils ont décidé de s'aligner, en violation de tous leurs principes en matière de location de maisons dans le monde entier», a-t-il ajouté.
M. Baker a résumé que la situation avec Airbnb était le résultat «de la pression politique de la part des éléments gauchistes hostiles à l'égard d'Israël» et n'aide aucunement à la résolution du conflit israélo-palestinien.