Ankara a accusé Riyad de ne pas partager ses informations autour de l'affaire du journaliste Jamal Khashoggi. «Nous n'avons reçu aucune information sur l'affaire de la part du parquet saoudien», a déclaré hier le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu lors d'une conférence de presse conjointe à Ankara avec la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini.
Dans le même temps, des médias turcs se référant à des sources haut placées continuent de publier de nouveaux détails qui suggèrent l'implication directe du prince saoudien dans l'assassinat. Le journal turc Hurriyet a écrit hier que la CIA disposerait d'un enregistrement téléphonique dans lequel Mohammed ben Salmane exigerait personnellement de «faire taire Jamal Khashoggi au plus vite».
«Le fait que la Turquie dévoile peu à peu via ses médias les détails de l'affaire, tout en exigeant publiquement une enquête internationale, est un chantage visant Donald Trump et les autorités saoudiennes», analyse Iouri Mavachev, expert politique du Centre d'étude de la Turquie contemporaine. Et d'ajouter que la Turquie «profitait de la moindre occasion pour réduire l'influence de l'Arabie saoudite au Moyen-Orient et de l'évincer de sa position de principal allié régional des USA».
«L'assassinat de Khashoggi a placé Donald Trump dans une situation difficile. La publication des détails de l'assassinat pourrait le forcer à adopter des mesures sévères contre Riyad», a souligné Iouri Mavachev. Le Président américain a démenti les publications turques et américaines sur les conclusions de la CIA concernant l'implication de Mohammed ben Salmane dans cette affaire.
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