Quelques jours après l'arrestation de Carlos Ghosn, patron de l'empire automobile Renault-Nissan-Mitsubishi, l'agence Bloomberg a appris de ses sources que le constructeur automobile japonais Nissan envisageait de renforcer ses positions au sein de son alliance avec l'entreprise française Renault.
Sous couvert d'anonymat, les personnes interrogées par l'agence ont déclaré que Nissan voulait examiner la question du droit de vote de Renault pour réduire le déséquilibre existant dans les relations de deux constructeurs depuis deux décennies.
Selon Bloomberg, Renault détient actuellement 43% du capital de Nissan et a le droit de vote au conseil d'administration, alors que le constructeur automobile japonais possède 15% de la société française et n'a pas de droit de vote.
C'est le directeur général de Nissan et désormais président par intérim du constructeur japonais, Hiroto Saikawa, qui pourrait chercher à améliorer la position de négociation du constructeur japonais dans le cadre d'un partenariat qui, selon lui, favorise depuis trop longtemps la partie française.
Selon le droit corporatif japonais, Renault pourrait perdre son droit de vote, si Nissan augmentait sa participation dans le constructeur français jusqu'au plus de 25%. Les règles françaises prévoient, quant à elles, que si Renault ramène sa participation dans Nissan à moins de 40%, cela permettra au constructeur japonais d'obtenir les droits de vote dans la société française.
Ces derniers temps, la structure de l'alliance est de plus en plus critiquée au Japon en raison des bonnes performances financières de Nissan qui ne permettent pour autant pas à la société japonaise d'avoir plus d'influence au sein de l'alliance.
Rappelons que le conseil d'administration de Nissan a voté jeudi soir (heure locale) la révocation de Carlos Ghosn de son poste de président, deux jours après son arrestation à Tokyo pour des soupçons de fraude fiscale pour quelque cinq milliards de yens, soit environ 38,8 millions d'euros, depuis 2011.