Après les gilets jaunes, les blouses blanches. Mardi 20 novembre, il n'y aura pas que les automobilistes qui battront le pavé, les infirmiers aussi. Libéraux ou salariés, les infirmiers, dont 80% sont des infirmières, ont le sentiment «d'une profession laissée pour compte», d'après Daniel Guillerm, vice-président de la Fédération Nationale des Infirmiers (FNI), lors d'un point presse.Au total, seize organisations ont appelé à manifester, dénonçant le «mépris» du gouvernement, accusé d'avoir cédé au «lobby» des médecins. Une vingtaine de rassemblements sont prévus à partir de 14 h en région, notamment devant les préfectures, et à Paris devant le ministère de la Santé. Notre correspondante est allée sur place prendre la température:
Élément déclencheur du mécontentement, la création de 4.000 postes d'assistants médicaux, dont le chef de l'État a précisé qu'ils pourraient «effectuer des actes médicaux simples». Les contours sont encore flous, mais la fonction se situe « à mi-chemin entre l'infirmier et le médecin», d'après le site spécialisé dans la formation et l'orientation des étudiants Studyrama, qui y consacre déjà une page: «seconder les médecins libéraux dans leur activité quotidienne.
L'objectif: alléger leur quotidien et augmenter le nombre de consultations», en priorité dans les déserts médicaux. Mais les infirmiers se demandent pourquoi créer une nouvelle profession, alors qu'ils répondent à ces critères.
A la radio ce matin: « grève des infirmières qui se sentent oubliées dans le plan santé 2022… malgré la création de 4000 postes d’assistants médicaux ».
— Le Petit Infirmier (@PetitInfirmier) 20 novembre 2018
Mais… 🙄
Bordel les journalistes 😒#InfirmieresOubliees
Au 1er janvier 2018, la France comptait 226.000 médecins contre 660.000 infirmiers et infirmières. Pourtant, la profession s'estime la «grande oubliée» du plan santé, présenté en septembre par Emmanuel Macron.
L'hôpital va mal et ce n'est pas nouveau. À l'hôpital psychiatrique Philippe Pinel à Amiens, par exemple, une partie du personnel est en grève depuis le 15 juin dernier! Le personnel soignant dénonce une baisse de la qualité des soins due à un manque d'infirmier, de médecin, et un nombre trop important de patients par unité.
Les manifs se multiplient nous alertons depuis des mois sur les conditions d'accueil de prise en charge de nos patients. Toutes catégories professionnelles confondues notre travail ne nous satisfait plus, en réponse quoi?de la com bien huilé & rien d'autre #InfirmieresOubliees ✊ pic.twitter.com/GIqdlctCgh
— Hôpital Pinel en lutte (@pinel_en_lutte) 20 novembre 2018