Le porte-parole du Président russe, Dmitri Peskov, a qualifié de «pas réussie dans l'ensemble» la récente déclaration du Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, prétendant que la Russie pourrait mener une offensive contre l'Ukraine après le lancement du gazoduc Nord Stream 2.
«Nord Stream 2 est un projet économiquement et commercialement viable. En outre, il est économiquement attractif, non seulement pour le fournisseur, mais également pour les destinataires de ce gaz en Europe, principalement en Allemagne», estime Dmitri Peskov.
Il a en outre évoqué les avantages pour les Européens de la construction du gazoduc, le projet étant souvent «politisé» et ciblé par des «insinuations».
«Nous entendons des menaces directes contre ce projet de la part des États-Unis. Ce n'est rien d'autre qu'une manifestation de concurrence déloyale et la tentative de contraindre les Européens à acheter le gaz américain plus coûteux et qui ne leur est pas rentable», a conclu le porte-parole du Kremlin.
En visite à Hambourg, le chef du gouvernement polonais Mateusz Morawiecki a déclaré que, selon lui, la Russie pourrait mener une offensive contre l'Ukraine après le lancement du gazoduc Nord Stream 2.
Le projet Nord Stream 2 prévoit la construction de deux conduites longues de 1.200 kilomètres reliant le littoral russe à l'Allemagne par la mer Baltique. Sa capacité totale sera de 55 milliards de mètres cubes par an. Le coût du projet est évalué à près de 10 milliards d'euros.
La chancelière Angela Merkel a pour sa part fait remarquer à plusieurs reprises que Berlin voyait en Nord Stream 2 un projet commercial. Cela étant dit, elle lie la construction au maintien du transit du combustible bleu russe via l'Ukraine. Moscou confirme qu'il s'agit d'un projet purement commercial et concurrentiel. Comme l'a déclaré par le passé Vladimir Poutine, le projet ne prévoit pas la baisse des livraisons du gaz vers l'Europe via l'Ukraine.
Outre les États-Unis, la Lituanie, la Pologne et l'Ukraine expriment leurs préoccupations au sujet du projet. Or, les autorités russes et le gouvernement allemand pointent le fait que celui-ci consolidera la sécurité énergétique du Vieux Continent face à l'augmentation de la consommation de gaz.