Le journal turc Yeni Safak a évoqué une piste palestinienne dans le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.
Selon le média, un groupe, composé de quatre personnes, qui est arrivé à Istanbul pour éliminer par la suite les traces de l'assassinat de l'éditorialiste saoudien, avait été envoyé du Liban par Mohammed Dahlan que le quotidien Yeni Safak qualifie d'«assassin principal» de Mohammed ben Zayed al-Nahyane, prince héritier d'Abou Dabi, dont il était le conseiller pour la sécurité depuis qu'il avait abandonné la lutte pour la liberté et l'indépendance du peuple palestinien. Il a été exclu en juin 2011 du mouvement du Fatah, fondé par Arafat.
De plus, il a été signalé que les membres du groupe étaient arrivés du Liban à Istanbul le 1er octobre et étaient entrés dans le consulat saoudien le jour de l'assassinat de Khashoggi, selon les enregistrements des caméras de vidéosurveillance.
D'après le journal, des enquêteurs turcs ont découvert des traces d'«acide fluorhydrique et d'autres agents chimiques» dans le puit situé dans la résidence du consul général saoudien à Istanbul. On suppose que le corps de Khashoggi aurait pu être dissout dans des agents chimiques.
Selon le procureur saoudien, une équipe a été dépêchée à Istanbul avec pour mission de ramener le journaliste de gré ou de force à Riyad, mais son chef a pris sur place la décision de le tuer sans consulter ses supérieurs.
Il a affirmé que le journaliste avait alors été «drogué et démembré» dans la mission diplomatique et que ses restes avaient ensuite été remis à un «collaborateur» à l'extérieur du consulat.
La Turquie mène sa propre enquête sur cet assassinat. Le 31 octobre, le procureur général d'Istanbul a annoncé que, dès son arrivée au consulat, Jamal Khashoggi avait été tué par strangulation, son corps ayant par la suite été démembré. Il a souligné le caractère prémédité de ce crime, élément qu'avait donné le parquet saoudien le 25 octobre.
Le journaliste s'était exilé en 2017 aux États-Unis et publiait régulièrement dans le journal The Washington Post des tribunes critiques envers l'héritier du trône saoudien, le prince Mohammed ben Salmane Al Saoud.